Publié le 5 Dec 2015 - 04:37
FLUIDITÉ DU TRANSPORT, RECONFIGURATION DU TISSU URBAIN

Les bonnes notes de l’autoroute à péage

 

L’autoroute à péage a un impact socio-économique certain dans les zones qu’elle traverse. Cette route qui permet de rallier très vite Diamniadio en quittant le centre ville de Dakar a même participé à la mise en valeur des zones riveraines. C’est ce que révèle une étude de l’observatoire socio-économique et environnemental de l’autoroute à péage présenté hier au cours d’une rencontre d’échanges.

 

L’autoroute à péage a facilité le déplacement entre Dakar et sa banlieue. Depuis sa mise en service, les populations dakaroises n’ont plus peur d’habiter dans les milieux périurbains pour venir travailler à Dakar. C’est ce que révèle le rapport de l’Observatoire socio-économique et environnemental de l’autoroute à péage. Les résultats de cette étude ont été partagés hier, lors d’une rencontre qui a réuni les autorités d’Eiffage Sénégal, de l’Apix, de la Délégation générale des pôles urbains (Dgpu) et des universitaires.

 L’autoroute s’étend sur un rayon de 30 kilomètres entre Dakar et la nouvelle ville de Diamniadio pour un investissement de près de 380 milliards de F CFA. Selon El Hadj Abdou Karim Kébé qui a fait une présentation de l’analyse de l’occupation des sols dans la zone d’implantation du corridor, cette route qui jouxte les communes de Pikine Irrégulier Sud, de Diamaguène Sicap Mbao ou de Rufisque a fortement participé à la modification du tissu urbain. Cela a même entraîné beaucoup de problèmes fonciers dans ces sites. Toutefois, dans l’imaginaire populaire, l’autoroute à péage est à l’origine des fortes inondations notées ces dernières années dans ces localités. Un ‘’amalgame’’ que El Hadj Abdou Karim Kébé ne partage pas car à son avis, en 2009, avant même l’implantation de l’autoroute, ces zones étaient densément peuplées avec leurs lots d’inondations.

Occupation illégale des emprises libérées

C’est en 1971 que les premières études pour la réalisation de l’autoroute à péage ont été effectuées, rappelle Malick Ndiaye, Conseiller technique au ministère des Transports. Il constate par la suite que les emprises de l’autoroute n’ont pas été préservées. Cela a fait qu’avant sa construction qui a démarré en 2009, beaucoup de populations ont été déplacées avec des dédommagements qui ont coûté très cher, explique El hadj Abdou Karim Kébé. Mais force est de constater aujourd’hui que l’espace libéré par les déguerpis est en train d’être occupé par des charretiers avec tous les risques que cela comporte. Mais aux dires de M. Dramé habitant de la commune de Diamaguène Sicap Mbao, ces sites libérés après les déplacements des populations ne sont pas occupés par des charretiers mais plutôt par des particuliers. Si on est arrivé là, dit-il, c’est parce que les différentes communes n’ont pas la cartographie de l’espace libéré. Il y a même un problème de communication entre l’Apix, les communes et les populations, à en croire M. Dramé.

Pour le directeur adjoint de la Direction de surveillance et de contrôle de l’occupation des sols, (Dscos) Bassirou Diouf, la solution à cette problématique est de ‘’penser à faire un pré-verdissement sur les espaces libérées par les populations’’, cela dans un souci d’éviter qu’ils soient à nouveau occupés.

L’étude réalisée par l’Observatoire a aussi mené une enquête de satisfaction auprès des populations. Sur la question des ouvrages de franchissement, 30,4% des personnes interpellées jugent que les passerelles ne sont pas efficaces parce qu’il y a une longue distance qui les sépare, révèle M. Kébé. Ainsi, les populations sont obligées de parcourir 1 à 2 km pour trouver une passerelle. Dominique Ndong le coordonnateur des grands travaux de l’Apix rassure : ‘’Par rapport aux passerelles, nous allons répondre aux préoccupations des populations en les augmentant.’’

Des grillages de l’autoroute coupés

Même si l’autoroute offre beaucoup d’avantages, il demeure que les populations souhaitent que certains projets qui devaient accompagner ce tronçon soient réalisés. C’est cet appel que Ndiogou Niang conseiller municipal à la commune de Tivaouane Diaksao a lancé auprès de Eiffage Sénégal. Pour lui, beaucoup de travaux, surtout ceux qui concernent l’assainissement et l’évacuation des eaux, tardent à démarrer dans sa commune. En outre, si les travaux sont lents, c’est parce que l’Apix est obligée de respecter certaines normes pour la libération d’emprises, rétorque Dominique Ndong. Ce dernier invite les populations riveraines à ne pas se presser car les 380 milliards qui ont été prévus pour la réalisation du péage Dakar-Diamniadio n’ont pas été totalement décaissés. ‘’Vous êtes pressés, c’est vrai, mais sachez que les projets sont en cours. Nous sommes toujours en train de consommer les 380 milliards’’, réconforte M. Ndong.

Sur un autre registre, le rapport de l’Observatoire a révélé certaines pratiques plus ou moins dégradantes des populations riveraines sur l’ouvrage. Ces dernières sont en train de percer les murs de l’autoroute ou de couper les grillages pour se frayer un chemin et braver l’autoroute à pied, dénonce El Hadj Abdou Karim Kébé. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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