L'infime chance d'Aliou Cissé
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La short-list des candidats retenus pour le poste de sélectionneur des Lions est enfin connue. Du moins partiellement. ''Certains noms, dont on a déjà entendu parler et qui nous paraissent incontournables, y figureront, tels que Giresse (Alain), Santini (Jacques), Aliou Cissé et d'autres moins connus'', a annoncé le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, dans un entretien avec le quotidien L'As, ce vendredi.
L'ancien sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, en ferait également partie. Et d'après les promesses des autorités sénégalaises, le successeur de Joseph Koto à la tête de l'équipe nationale A sera connu avant la fin de l'année. Mais une chose est quasi certaine: Aliou Cissé traîne un gros handicap face à ses concurrents.
Compromis par ses compatriotes
Il serait peut-être trop risqué de dire qu'Aliou Cissé n'a pratiquement aucune chance de succéder à Joseph Koto. Mais au vu de l'évolution de l'équipe nationale ces derniers temps, l'hypothèse reste très crédible. La faute à l'expertise locale, qui a fini de montrer ses limites. Lamine Ndiaye, patron de la Tanière (février-octobre 2008), a échoué dès la première phase des éliminatoires combinées de la Coupe d'Afrique des Nations (Can) et Mondial 2010. Son successeur Amara Traoré a brillamment qualifié les Lions à la CAN 2012, avant d'entrer tristement dans l'histoire avec 3 défaites en autant de matches à Bata (Guinée Équatoriale).
Le dernier sénégalais à ce poste, Josoph Koto, n'a pas réussi à surmonter la montagne ivoirienne lors du dernier tour des éliminatoires de la CAN 2013. En réalité, l'ancien coach de la Jeanne d'Arc de Dakar a surtout été victime de sa gestion du groupe et de ses choix tactiques. Ces trois expériences ont totalement grillé la carte de l'expertise locale et compromettent ainsi les chances de l'ancien capitaine des Lions.
Le manque d'expérience...
Après les multiples échecs enregistrés avec les entraîneurs nationaux, les autorités du football sénégalais, qui avaient toujours miser sur l'expertise locale, semblent décider à revoir leur copie. Dans la foulée du limogeage de Joseph Koto par le Comité exécutif de la FSF, le président de l'instance dirigeante du foot sénégalais, Me Augustin Senghor, a dit la volonté des fédéraux de confier la Tanière à un technicien de ''haut niveau''. Quelques semaines plus tard, le Premier ministre, Abdoul Mbaye, a appuyé l'idée. ''Dans le cas du Sénégal, nous avons de bons joueurs, nous avons l’argent.
C’est l’État qui a toujours pris en charge tout ce qu’il faut pour faire fonctionner l’équipe A, vitrine du football. Nous avons eu, vous en conviendrez, des problèmes avec les entraîneurs, peut-être au niveau de l’administration. Mais, en tout cas, sur les deux premiers facteurs, il n’y a pas de problèmes. Pour avoir une équipe nationale performante, il faut un entraîneur du niveau des joueurs. Parce que pour entraîner des joueurs de première division européenne, il faut un entraîneur de première division européenne. C’est ça la logique'', avait-il déclaré.
Ce discours a le mérite d'être on ne peut plus très clair et exclut de fait Aliou Cissé de la course, même si Bruno Metsu le compare à un ''Didier Deschamps sénégalais''. Ce qui est plutôt flatteur. Car l'ancien capitaine de la ''Génération 2002'', fraîchement diplômé, vient d'entamer sa carrière d'entraîneur. Il n'a donc pas une grande expérience et n'a jamais coaché un club de D1, même sénégalaise.
Toutefois, il est fort possible de voir l'ex-défenseur du Paris Saint-Germain dans le futur staff technique, surtout avec le désir des ''sorciers blancs'' de travailler avec des techniciens locaux, ne serait-ce que pour partager leur expérience.
ADAMA COLY