Le Sénégal et la Côte d’Ivoire cités en exemple
Malgré la baisse du prix du baril de pétrole sur le marché international, les pays de l’Afrique de l’Ouest peinent à assurer une fourniture correcte d’électricité à leurs populations. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les deux pays qui constituent l’exception. Dans ces pays, ‘’il n’y a pas de délestage par manque de production’’.
Les coupures d’électricité restent encore une réalité dans la région ouest-africaine. Malgré la baisse considérable enregistrée sur le prix du baril du pétrole, la fourniture d’électricité est toujours problématique. Aujourd’hui, seuls deux pays sortent du lot. Selon le président de l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie, Kamara Touré, dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à ce jour, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les deux pays qui sont excédentaires en production d’énergie. M. Kamara s’exprimait hier, lors de l’ouverture du salon international de l’Energie et du pétrole en Afrique. Le secrétaire général de la Senelec confirme, précisant qu’au Sénégal et en Côte d’Ivoire, ‘’il n’y a pas de délestage par manque de production’’. D’après Abdoulaye Dia, les incidents observés dans la fourniture d’électricité au Sénégal ‘’sont dus à des pannes dans la distribution’’.
Pour preuve que la Senelec a fortement amélioré sa fourniture d’électricité, en 2011, les coupures de courant étaient de 900 heures. En 2015, elles étaient de 70 heures, informe le secrétaire général de la Société nationale d’électricité. Mais à quel prix ? se demande M. Dia. Même si la fourniture d’électricité est régulière au Sénégal, la baisse des prix du pétrole sur le marché mondial n’a pas eu une répercussion sur ceux de l’électricité au niveau national. Selon Kamara Touré, le Sénégal fait partie des pays de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine où les prix de l’électricité sont parmi les plus élevés.
Comment tirer profit du gaz découvert ?
Cependant, la Senelec semble trouver une solution à ce problème. Son secrétaire général souligne que depuis plusieurs années, la société développe une politique de mix énergétique avec une diversification des sources de production avec le solaire, l’hydraulique, le gaz… Sur ce dernier point, Abdoulaye Dia pense que les énormes découvertes enregistrées en la matière doivent être profitables à la Société nationale d’électricité.
‘’La question centrale, c’est bien sûr le gaz découvert. À quelle date sera-t-il mis à notre disposition et à quel prix ?’’ se demande-t-il ? Pour M. Dia, il est temps que le Sénégal mette en place les infrastructures nécessaires pour mieux tirer profit de ce gaz. ‘’Si on loupe l’opportunité de faire les investissements qui vont avec cette vision, on va retourner vers la case de départ c’est-à-dire vers les locations’’, met-il en garde.
Avant que le président de l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie ne rappelle au gouvernement que le cours du baril de pétrole qui était, il y a quelques mois, à son niveau le plus bas est en train de grimper. ‘’De 35 dollars, le prix est aujourd’hui à 45 dollars’’, dit-il. Si cette hausse se dessine, c’est parce que les Etats de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont décidé de réduire leur production. Alors que le Sénégal, avec les récentes découvertes annoncées, peut devenir un pays exportateur de produits pétroliers, M. Kamara se demande si la Société africaine de raffinage (SAR) pourra profiter de cette manne pétrolière pour réaliser ses projets d’infrastructures et de modernisation. S’il pose cette question, c’est parce qu’il a constaté que le Sénégal ‘’n’a pas des équipements nécessaires qui puissent nous permettre de faire des produits de qualité’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE