La société civile n'a reçu aucune nouvelle concernant les corps des personnes exécutées
Le président de la Société internationale des droits de l’homme en Gambie, Cheikh Tidiane Ibrahima Lewis, a déclaré vendredi à Dakar que les organisations de la société civile gambienne, dont celle qu'il dirige, n'ont aucune nouvelle des corps des neuf personnes que le président Yahya Jammeh a récemment fait exécuter.
''On ignore ce qu’ils vont faire des corps. La décision est laissée à l’appréciation du ministre de la Justice et de celui de l’Intérieur’’ du gouvernement gambien, a dit M. Lewis, indiquant que les autorités gambiennes n’ont pour le moment donné aucune nouvelle sur ces corps.
Dimanche, le président Jammeh a fait exécuter neuf personnes, dont deux ressortissants sénégalais, qui avaient été condamnées à la peine de mort par une juridiction gambienne. La loi gambienne stipule que le lieu et le jour de l’exécution des personnes condamnées à mort doivent être tenus secrets, a rappelé Cheikh Tidiane Ibrahima Lewis, dans un entretien avec l'APS et le journal Le Populaire (privé).
Des parents des deux ressortissants sénégalais réclament les corps des deux Sénégalais (un homme et une femme) exécutés en Gambie, selon la presse locale. M. Lewis dit être ''peiné'' par ces exécutions qu'il qualifie de ''situation inédite entre les deux pays'', la Gambie et le Sénégal.Le 20 août, date de la fête de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois du jeûne chez les musulmans, M. Jammeh avait annoncé que 47 personnes condamnées à mort dans son pays allaient être exécutées en septembre.
Ces exécutions ont provoqué l'indignation dans plusieurs pays et au Sénégal surtout, où des organisations de défense des droits de l’homme ont protesté devant l’ambassade de Gambie à Dakar, en exprimant le souhait de voir Yahya Jammeh comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).
APS