Quatre-vingt-trois milliards de Francs CFA octroyés à l’Etat par la Banque mondiale
Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a donné son accord vendredi pour l’octroi au Sénégal d’un financement de 155 millions de dollars, soit 83 milliards de Francs CFA, pour appuyer la gestion des risques d'inondation dans les zones périurbaines de Dakar.
Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé vendredi un financement de 155 millions de dollars soit 83 milliards de Francs CFA, pour appuyer le Sénégal à réduire les risques d'inondation dans les zones périurbaines de Dakar et à améliorer les capacités de planification et de gestion intégrées des risques d'inondation dans certaines villes du pays avec Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep 2). ''Le gouvernement du Sénégal salue l'approbation du Progep 2 par notre principal partenaire, la Banque mondiale. Ce soutien va renforcer les efforts du Sénégal dans la lutte contre les inondations dans la zone de Keur Massar et d'autres régions du pays. Ce projet va impacter plus de 120 mille personnes et permettre l'aménagement de la zone concernée'', explique le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l'Aménagement des Territoires, Oumar Guèye, dans un communiqué de la BM transmis, hier, à EnQuête.
La même source relève que le Sénégal est ‘’très vulnérable’’ aux inondations et aux sécheresses, ainsi qu'à l'érosion côtière et à la dégradation des sols. Des phénomènes qui peuvent mettre en péril les gains de développement et les moyens de subsistance, affecter la productivité et menacer la stabilité sociale. Le texte rappelle que le pays a été fortement touché par des inondations urbaines en 2010, 2012 et plus récemment en 2020 en raison de l'urbanisation rapide et de l'extension de la ville dans les zones périurbaines avec des systèmes de gestion des eaux pluviales insuffisants, provoquant l'inondation des routes et des propriétés. "Nous sommes très confiants dans le fait que les résultats attendus de ce nouveau projet seront atteints car construit sur les solides bases du PROGEP 1 qui a permis à près de 1,3 million de personnes de bénéficier d’une protection contre les inondations dans les zones périurbaines de Dakar. Il est important de souligner que les risques et les impacts des inondations ont été exacerbés par l'urbanisation rapide, l'obstruction du drainage et l'augmentation du niveau des eaux souterraines. À cet égard, nous sommes ravis de pouvoir travailler avec le gouvernement et toutes les autres parties prenantes pour améliorer la gestion intégrée des risques d'inondation", déclare le Directeur des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, Nathan Belete.
Toutefois, en dehors des efforts de l’Etat et de ses bailleurs, les responsables de ce projet au sein de la Banque mondiale ont soutenu que l'implication des citoyens sera un ‘’pilier clé’’ intégré tout au long de la mise en œuvre du projet par la mise en place des comités de gestion des inondations (Coligep) dans les zones de mise en œuvre. "Les expériences de Coligep et de participation de la société civile au cours du PROGEP 1 ont clairement démontré qu'un engagement durable et des changements dans les comportements des populations ne peuvent être atteints que si la participation communautaire ainsi que les activités de communication et de sensibilisation sont pleinement intégrées dans la conception et la mise en œuvre du projet. Le Progep 2 consolidera et étendra cette expérience positive dans les zones nouvellement identifiées", notent Isabelle Céline Kane et Mouhamed Fadel Ndaw.
Pour ce projet d'une durée de 5 ans (2021-2026), il est indiqué qu’un mécanisme de ‘’recours robuste’’ sera créé. Ceci, pour permettre aux communautés et aux individus qui s'estiment lésés par le Progep de soumettre des plaintes qui seront rapidement examinées afin de répondre à leurs préoccupations. Il convient de noter que le Sénégal avait obtenu un financement IDA de 90,6 millions de dollars environ 49 milliards de francs CFA, avec le Progep 1 qui a été mis œuvre de 2012 à 2020. Le Progep1 a permis de protéger des inondations 167 000 habitants de la banlieue de Pikine et Guédiawaye soit un résultat supérieur à l’objectif de 132 000 habitants initialement fixé au démarrage du projet.
MARIAMA DIEME