Le Promoged veut éradiquer les dépôts sauvages
Le directeur du Promoged a effectué, cette semaine, une tournée dans les trois départements de la région de Thiès, dans le but d'évaluer l'état d'avancement des travaux de construction d'infrastructures intermédiaires de gestion des déchets solides. Il s’agit de 63 infrastructures dans toute la région, dont 23 dans le département de Mbour. Ibrahima Diagne en a profité pour exprimer sa volonté de mettre fin aux dépôts sauvages dans cette région.
Un point de regroupement normalisé est une infrastructure intermédiaire de gestion des déchets conçu pour permettre aux précollecteurs qui utilisent souvent des charrettes, les tricycles ou bien même les usagers d'avoir un dépositoire. C’est une infrastructure de proximité qui est installée dans les quartiers pour accueillir les déchets qui ne sont pas collectés par les camions et qui sont collectés. C’est la trouvaille du Promoged pour lutter contre la prolifération des dépôts sauvages qui pullulent dans certaines localités.
Muni d’une rampe d'accès qui va permettre même aux charrettes et aux tricycles de monter de manière douce jusqu'à la plateforme, le point de regroupement normalisé est une infrastructure assez spéciale où les usagers pourront déposer leurs chargements directement dans les caisses. Une fois les caisses pleines, les bennes pourront venir les reprendre pour les conduire à la décharge.
Dans la région de Thiès, 63, dont 23 dans le département de Mbour, sont en cours de construction. C’est la raison pour laquelle le directeur du Promoged a effectué une visite de chantier dans ces sites pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.
Dans cette dynamique, Ibrahima Diagne explique : ‘’Nous avons au préalable travaillé sur une ingénierie autour des points de regroupement normalisé. Donc, il y a plusieurs types en fonction des besoins des quartiers, en fonction de l'espace disponible et en fonction des fonctionnalités attendues. C'est pour ça qu'on a une dizaine de types. On a des points de collecte qui ont une superficie de 10 m2, donc c'est de petit point de collecte, qui sont essentiellement dans les zones où l'espace n'est pas disponible. On a des points de regroupement normalisé de 24 m2, de 30 m2, et ici on a un point de regroupement normalisé de 100 m2. On a aussi d'autres qu'on a visités au niveau du quai de pêche de Mbour de 80 m2’.
Dans le même sillage, il précise : ‘’En fonction de l'espace disponible, on a aménagé le type qui est adapté par rapport à la réalité. Ça peut être soit en maçonné comme ici ou bien en métal avec effectivement des grilles métalliques. Et là, le choix s’est porté sur les types métalliques de 30 mm de diamètre pour avoir une durabilité de l'infrastructure’’.
Il poursuit en montrant la capacité des points de regroupement normalisé en fonction des tailles. Les points de regroupement normalisé en fonction de la typologie. ‘’On peut mettre plusieurs types de bacs, les points de regroupement normalisé de 10 m2, de 24 m2. En général, on met des bacs de 660 l. Ça peut prendre quatre jusqu'à 10 bacs. Donc, si vous avez 10 bacs de 660 l, ça peut accueillir une bonne quantité de déchets. Ici, ce sont des points de regroupement normalisé où l’on va mettre deux bennes de 16 m2. Et à chaque fois que la benne est pleine, elle est enlevée. C'est une capacité dynamique. On a deux bennes de 16 m3 qui sont prédisposées. Chaque fois qu'une benne est pleine, la polybenne la reprend et la remplace. Cela veut dire que la capacité est tournante’’, a expliqué Ibrahima Diagne.
Satisfaction des populations
Pour l’implantation sociologique, le directeur du Promoged promet de mener des activités pour que les populations s’approprient le projet. ‘’On va tenir des foras communautaires pour que les populations puissent s'approprier l'infrastructure, pour qu’elles puissent manifester leurs attentes, leurs orientations à l’effet de l'intégrer dans le design des préalables’’, a-t-il annoncé.
Avant d’ajouter : ‘’Maintenant, on ne va pas s'arrêter à si bon chemin. Nous allons essayer d'organiser les communautés en renforçant leurs capacités, en les dotant de poubelles réglementaires pour leur permettre en amont de mieux organiser la gestion des déchets.’’
À l’en croire, ‘’c'est toute une chaîne de valeur qu'il faudra prendre en charge pour pouvoir aller vers ce que nous voulons, c'est-à-dire l'économie des déchets pour qu'ils puissent permettre de créer de la richesse, mais aussi des emplois’’.
En effet, indique M. Diagne, ‘’dans un point de regroupement normalisé, il y a une cabine gardienne où il peut y avoir deux gardiens qui vont se relayer. Il y a aussi le dispositif qui est en place où au moins trois personnes vont travailler. Donc, un terrain comme celui-ci peut faire travailler facilement cinq personnes’’.
Du côté des populations, c’est la grande satisfaction. ‘’Ici (point de regroupement normalisé de Falokh, commune de Malicounda, NDLR) c'est un dépotoir sauvage où tous les charretiers déversent leurs déchets. En regardant aux alentours, on peut voir beaucoup de dépôts sauvages. Donc, ce point de regroupement change tout’’, s’est réjoui le président de la Commission environnement de la commune de Malicounda.
Sur cette lancée, Assane Diack démontre que quand on parle de propreté, on parle de santé, de développement. D’ailleurs, informe le président de la Commission environnement de la commune de Malicounda, ‘’il y avait des manifestations que les populations environnantes ont menées pour la gestion des dépôts sauvages. On a initié beaucoup d'activités, même avec l’UCG qui nous avait dotés de pelles mécaniques et de camions pour régler le problème des dépôts sauvages à Falokh. Donc, avec ce projet on peut que s'en réjouir’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)