Publié le 20 Jun 2025 - 11:26
GESTION DES PLASTIQUES

Comment le Sénégal galère à mettre fin au fléau

 

Dans le cadre de la gestion des déchets plastiques, il y a des acquis qui ont été réalisés par le Sénégal, mais il reste des défis à relever.

 

"Mettre fin à la pollution plastique". Tel était le thème, hier, de la Journée mondiale de l’environnement. Venu présider la rencontre, le secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (Mete) a indiqué que le choix porté sur la commune de Hann-Bel Air pour abriter cette cérémonie se justifie par ses défis environnementaux complexes. Cette commune, a soutenu Fodé Fall, est un miroir éloquent des enjeux qui sous-tendent le thème de cette année. ‘’Ici, plus qu'ailleurs, le peuple est témoin des réalités de la pollution des milieux récepteurs, à l’instar de la baie de Hann, mais aussi des immenses possibilités d'action collective et d'innovation’’.

S’agissant du plastique, il déclare : ‘’Ce matériau miracle du XXe siècle a révolutionné nos vies. Léger, résistant et peu coûteux, il est devenu omniprésent à nos yeux : de nos emballages alimentaires à nos vêtements, de nos automobiles à nos dispositifs médicaux, le plastique est partout présent. Il a incontestablement contribué à des avancées significatives dans de nombreux domaines. Cependant, cette révolution technologique a eu un coût environnemental que nous commençons à peine à saisir pleinement.’’

En effet, fait-il remarquer, l'usage excessif et la mauvaise gestion du plastique ont transformé un atout en une menace planétaire. Il en veut pour preuve les ‘’chiffres alarmants’’ qui circulent. Aujourd’hui, on estime que des millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées chaque année dans les écosystèmes. De ce fait, si rien ne change, d'ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans nos océans.

‘’Imaginez la catastrophe ! Ici à Hann-Bel Air, les conséquences sont visibles et palpables. Nos plages, autrefois source de fierté et de revenus, sont aujourd’hui polluées par des déchets liquides et solides de toutes sortes, y compris des déchets plastiques. Nos canaux d'évacuation, essentiels pour prévenir les inondations, sont devenus des boulevards qui acheminent des déchets plastiques vers la baie de Hann. Ils sont régulièrement bouchés par les plastiques, exacerbant ainsi les problèmes d'assainissement et les risques sanitaires. Les poissons que pêchent nos braves pêcheurs ingèrent des microplastiques, qui finissent inévitablement dans nos assiettes," alerte le SG du Mete.

Ceci lui fait dire que nous sommes dans ‘’un cercle vicieux qui menace non seulement l’environnement du Sénégal, mais aussi sa santé et son économie’’.

Pour faire face à cette réalité, le Sénégal, depuis quelques années, essaie de combattre cette pollution environnementale à travers des engagements fermes. Notamment en promouvant un Sénégal où la gestion des déchets demeure une priorité où l'économie circulaire est une réalité et où les ressources naturelles, y compris les écosystèmes marins et côtiers, sont préservées pour les générations actuelles et futures.

Dans ce chantier, des étapes ont été franchies, mais il reste encore du chemin à faire. L’adoption de la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques, bien que perfectible dans son application, a marqué un tournant important dans la lutte contre la pollution plastique. Elle a démontré la volonté politique du gouvernement du Sénégal de réguler et de réduire à la source la pollution plastique.

"Mais, prévient Fodé Fall, nous savons que ce n'est qu'un début. C’est pourquoi le ministère de l'Environnement et de la Transition écologique travaille sans relâche à l'élaboration et à la mise en œuvre de politiques plus ambitieuses. Sur la base des orientations de la loi plastique, nous sommes en train de promouvoir une stratégie de gestion des déchets plastiques qui intégrera toutes les étapes du cycle de vie des produits plastiques, en passant par l’éco-conception, la réduction à la source, la réutilisation, le recyclage, la responsabilité élargie du producteur et la valorisation énergétique’’.

Pour matérialiser cette ambition, la tutelle dit vouloir renforcer ses partenariats avec le secteur privé pour stimuler l'innovation et l'investissement dans des filières de recyclage performantes. Monsieur Fall de révéler : ‘’Nous comptons également mettre en place des incitations pour les entreprises qui s'engagent dans la production d'alternatives durables et dans la récupération de leurs produits en fin de vie. Des projets pilotes de collecte sélective et de valorisation des plastiques sont en cours de déploiement dans plusieurs localités. De plus, la sensibilisation et l'éducation sont au cœur de leur stratégie et, dans les semaines à venir, ils vont lancer, avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un important projet intitulé ‘Solutions durables à la pollution plastique au Sénégal’, sur la gestion de la pollution plastique au Sénégal.’’

Selon lui, ce projet permettra d’améliorer le cadre législatif et réglementaire, de mener une campagne nationale de grande envergure pour informer et mobiliser les citoyens autour des éco-gestes simples, mais efficaces qui peuvent faire la différence. Pour cela, la tutelle travaille, de concert avec le ministère chargé de l'Éducation pour intégrer davantage les enjeux environnementaux, y compris la pollution plastique, dans les programmes scolaires.

Car, cette préoccupation n’est pas seulement locale, la communauté internationale a aussi pris conscience de l'ampleur de cette crise. Sous l'égide des Nations Unies, des négociations sont en cours pour élaborer un traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.

Aux yeux de Fodé Fall, ‘’c'est un moment historique’’. Il s’en explique : ‘’Ce traité, que nous espérons voir finalisé cette année, représentera une avancée majeure. Il couvrira l'ensemble du cycle de vie du plastique, de sa production à sa gestion en fin de vie, en passant par sa consommation. Il établira des objectifs clairs et des obligations pour les États parties afin de réduire drastiquement la production et la consommation de plastique vierge, de promouvoir la réutilisation et le recyclage, et de mettre fin aux pratiques de décharge sauvage et d'incinération non contrôlée."

CHEIKH THIAM

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