Le mal vivre des populations
La grève des concessionnaires des ordures perdure. Cette situation a mis Dakar dans une totale insalubrité, des moments difficiles à vivre pour les populations.
Dakar vit dans une totale insalubrité. Les tas d'ordures sont visibles dans toute la ville. Les maisons ne sont pas en reste. La grève des concessionnaires est passée par là. Malgré les assurances et les promesses de leur ministre de tutelle, les concessionnaires n'ont pas lâché prise. Une situation qui donne une mauvaise odeur à la ville de Dakar et les populations se plaignent. Tous les quartiers sont entourés de déchets. Des Parcelles Assainies à Castor en passant par Grand-Médine et Grand-Yoff, tout est déchet. A Grand-Médine, les ordures sont versées au marché au poisson du quartier. Mêlées aux écailles des poissons, elles dégagent une odeur fétide.
Après Grand-Médine, cap sur grand Yoff. Ici, marchands et riverains vivent dans d’énormes difficultés. Les ordures sont versées sur la route à côté du marché. Les mouches sont omniprésentes, et pour peu on en avale une en ouvrant la bouche. Alors, pour deviser, certains se protègent avec un mouchoir plaqué sur les lèvres, en attendant de dépasser les lieux. Ça cocote dans cet endroit.
Une situation, selon les commerçants, qui les empêche de gagner leur vie. ‘’Personne ne peut respirer un air pur. Ces déchets nous empêchent de vivre. Et le plus dur, est que ceux qui habitent l’intérieur du quartier viennent y verser leurs ordures. Nous payons les pots cassés. Ce n'est pas normal’’, peste Dieynabou Diaw, une riveraine du marché. Elle sera vite interrompue par Issa Pouye commerçant. ‘’C'est vraiment de la merde. A chaque fois que les éboueurs sont en grève, nous voyons notre commerce au ralenti. Les clients ne viennent plus, parce que les lieux ne deviennent pas fréquentables. Cela s'est empiré ces deux derniers jours avec la pluie. Non seulement ça pue, mais certains insectes et vers de terre débordent’’, rétorque-t-il. Le constat est là, très visible.
Certains commerçants sont obligés de fermer boutique
Par méfiance, ou pour problèmes de propreté, certains commerçants sont obligés de fermer boutique.
A castor, le décor est le même. Les eaux de pluies stagnent aux abords des tas d'ordures. Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ces ordures. Certains riverains sont obligés de payer des charretiers pour qu'ils déplacent les déchets. Ces charretiers facturent fort l’absence des camions de ramassage des ordures. En effet, un ménage peut payer jusqu’à 500 francs Cfa pour se voir débarrasser de ses ordures. Et le pire, c’est que les charretiers ne font que grossir les tas d’immondices des rues.
D'autres riverains, plus prudents, empêchent leurs enfants de sortir par peur d'attraper des maladies. ‘’La situation est grave. Nous sommes en pleine hivernage. Et qui dit hivernage pense immédiatement aux maladies. Donc, il est inadmissible de laisser les ordures traîner n'importe où dans toute la ville. C'est très dangereux surtout pour les enfants. La seule chose que nous pouvons faire, c'est de les empêcher de sortir’’, a expliqué Anna Sarr, assise devant sa maison.
Non loin d'elle se trouve Carole Tine. La mine désespérée, elle cherche une voie pour débarrasser les ordures stockées devant le portail de sa maison. Tout cela, pour éviter à ses enfants de s'exposer aux dangers. ‘’Quelles que soit les conditions, les éboueurs ne doivent pas aller en grève. Les ordures causent plusieurs maladies. Donc ils ne doivent pas être là que pour leurs intérêts, mais plutôt pour écouter le cri du cœur des populations’’, a brandi Carole Tine.
Viviane DIATTA