Les rebelles touaregs du MNLA "prêts à aider" la France au Mali
Les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) ont proposé, lundi 14 janvier, de soutenir au sol l'offensive française contre les groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali. Sur le terrain, les avions français ont de nouveau bombardé des positions jihadistes dans la ville de Douentza, à 800 km au nord de Bamako.
Les Touaregs du MNLA sont prêts à reprendre les armes contres les islamistes radicaux qui les ont expulsés du Nord-Mali il y a neuf mois. Lundi, la rébellion touarègue a proposé son aide à l'armée française pour lutter au sol contre les groupes islamistes armés.
« Nous soutenons absolument l'intervention aérienne française. Bien sûr nous sommes prêts à aider l'armée française et à faire le travail au sol », a affirmé Moussa Ag Assarid, joint par téléphone à Tinzawatane, dans l'extrême nord du Mali où le MNLA était réuni en congrès ces derniers jours. « Nous sommes prêts à jouer notre rôle d'autochtones qui combattent pour les droits de la population de l''Azawad' », a-t-il ajouté. L'Azawad, le nom donné au nord du Mali qu'occupent actuellement les islamistes, est un immense territoire aride d'une surface équivalente à celles de la France et de la Belgique réunies, comprenant les trois régions administratives de Kidal, Tombouctou et Gao.
Droit à l'autodétermination de l'Azawad
« Nous sommes ceux qui pouvons faire le travail au sol. Notre rôle pourrait être principal », a-t-il assuré, affirmant que le MNLA disposait des hommes, des armes, et surtout de la volonté d'arriver au bout du terrorisme dans l'Azawad. « Par notre connaissance du terrain et des populations, nous sommes plus efficaces que la force de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) », qui doit être déployée en appui de l'armée malienne, a-t-il poursuivi.
Le MNLA, héritier des différentes rébellions touarègues indépendantistes qui se sont succédé au Mali, avait lancé en janvier 2012 une offensive dans le nord du Mali, avant d'en être évincé peu après par les groupes islamistes armés Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Eddine (Défenseurs de l'islam). Très affaibli, le MNLA s'était engagé en décembre 2012 à cesser les hostilités et à négocier avec les autorités maliennes. Rébellion laïque, ce mouvement a cessé officiellement de réclamer l'indépendance pour ne plus plaider que le droit à l'autodétermination de l'Azawad.
Bombardements à Douentza
Dimanche, le MNLA avait mis en garde l'armée malienne contre un déploiement dans le nord du pays avant le règlement politique du conflit. « Nous ne voulons pas que l'armée malienne entre sur le territoire de l'Azawad avant qu'il y ait eu un accord entre les deux parties », a réaffirmé lundi M. Ag Assarid. « Le MNLA est toujours disponible dans le cadre de négociations avec Bamako pour trouver une solution définitive au conflit qui nous oppose depuis plus de cinquante ans », a-t-il conclu.
Par ailleurs, l'armée française a de nouveau bombardé lundi, pour le quatrième jour consécutif, des positions jihadistes dans la ville de Douentza, à 800 km au nord de Bamako. Les combattants islamistes avaient cependant déjà fui la ville. « Des avions ont bombardé lundi, plusieurs fois, le quartier général des islamistes de Douentza. Il a été détruit, mais les islamistes n'étaient pas sur place », a déclaré à l'AFP un habitant, dont le témoignage a été corroboré par d'autres témoins.
L'endroit bombardé, à l'entrée sud de la ville, était le siège du Mujao. « Tous les islamistes ont quitté aujourd'hui la ville », a affirmé un commerçant de la ville. Une source sécuritaire régionale a confirmé l'information, précisant que des bombardements se sont déroulés dans d'autres secteurs, dans le nord du Mali.
Jeuneafrique