Publié le 8 Jun 2012 - 16:15
HARCÈLEMENT SEXUEL PRÉSUMÉ AU CMS

La plaignante enfonce le clou

 

L’onde de choc causée par la plainte de S. Diarra contre le DG du Crédit mutuel du Sénégal qu’elle accuse de harcèlement sexuel annonçait en réalité une cascade de révélations plus étonnantes les unes que les autres. En effet, la dame S. Diarra a révélé jeudi au journal EnQuête qu’avant que le directeur général Mouhamed Ndiaye ne jette son dévolu sur elle, en 2008, le nommé Aly Ndiaye, alors directeur du budget et des moyens généraux, avait commencé à le ''harceler''.

 

Nous sommes en novembre 2005, lorsque la demoiselle S. Diarra arrive au CMS, en tant que standardiste. Très vite, confie-t-elle, son chef qui n’était personne d’autre que Aly Ndiaye commence à lui faire des avances. Il l’invitera même à deux reprises dans un hôtel niché à la Piscine olympique sise au Point E. ''Souvent, il me disait que nous avions du travail à faire là-bas. Mais, jamais je n’ai cédé à ses désirs et je restais debout dans la chambre'', déclare-t-elle. Les harcèlements se sont poursuivis même avec l’arrivée du chef de service marketing en 2009, Mouhamed Ndiaye, celui-là même qui allait devenir le DG du groupe en 2012. Sauf qu’une nouvelle donne est intervenue en février 2007, avec le mariage de S. Diarra avec un expatrié. Mais ni Aly Ndiaye, ni Mouhamed Ndiaye n’avaient pour autant arrêté leurs ''assauts''. Elle confie : ''À un moment donné, Aly et Mouhamed avaient des problèmes. Mouhamed ne tolérait pas que je dépose du courrier au bureau de Aly. Ce dernier aussi voyait comme une défaite mon affectation à la direction marketing gérée alors par Mouhamed Ndiaye. Je précise que je me suis retrouvée à cette nouvelle direction sous une forte demande formulée par Mouhamed Ndiaye''. Avec Mouhamed, les choses ont ''empiré'', il était plus ''tenace'' et les ''humiliations'' ont été plus nombreuses. C’est ce qui explique d’ailleurs, selon S. Diarra, que la plainte soit portée contre lui.

 

Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour porter plainte ? Elle lâche ce groupe de mot : ''J’avais peur de perdre mon job''. Ensuite, dira-t-elle : ''Ne sachant comment faire avec moi, le DG m’a mis à la disposition du DRH avant qu’on me notifie ce matin (NDLR : hier matin) que je suis affectée à l’agence de la rue 6, comme caissière. Une fonction que je n’ai jamais faite de ma vie, car je suis assistante de direction. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase''. Par rapport aux accusations sur sa connivence avec l’ancien DG, elle soutiendra juste que si le sieur en question était un proche, elle n’allait jamais subir toutes ces souffrances, sans le lui dire.

 

 

Menaces, tentatives de noyer l’affaire, sanctions en vue

 

S. Diarra confie que lorsque la direction a été mise au parfum de la plainte qu’elle avait déposée, le mercredi dernier, des menaces et des tentatives de noyer l’affaire s’en sont suivies. ''C’est le DRH qui m’a appelée pour me dire de penser au crédit que j’ai contracté avec le crédit mutuel pour la construction de ma maison, avant de faire toute chose. Le même jour, dans la matinée, Aly Ndiaye m’a appelée pour me demander s’il y avait une main derrière toute cette affaire'', confie-t-elle. Elle soutient lui avoir dit non.

 

Déléguée du personnel et Malienne d’origine, S. Diarra, 34 ans, mère d’un petit garçon, avertit qu’elle ne reculera devant rien. Elle avoue que des gens dans l’entreprise sont témoins des injustices qu’elle a vécues et sont prêts à dire ce qu’ils ont vu pendant tout ce temps. Avant de révéler que bien d’autres femmes continuent d’être harcelées, au sein de l’entreprise et souffrent silencieusement parce que simplement, elles ont peur de perdre leur travail.

 

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