Publié le 17 Jun 2013 - 14:23
HIP HOP - 8EME EDITION DU FESTA2H

Grand Corps Malade met le feu à la Biscuiterie

 

Le projet Tandem a permis au Festa2h de faire, cette année, appel à l’un des plus grands noms du slam francophone, Grand Corps malade. Une première expérience réussie sur le sol sénégalais !

Le concert du slameur Grand Corps Malade (GCM), tenu ce week-end à la Biscuiterie de Médina, sur l'avenue Bourguiba, a refusé du monde avec une foule compacte venue en masse à ce rendez-vous unique avec un artiste tout aussi légendaire… Loin de les décevoir, GCM a tenu ses fans en haleine à tel point qu’une fois sa prestation finie, ils avaient du mal à le laisser partir, en redemandant encore. «Dakar, je vous aime. Laissez-moi prendre des images de Dakar car ce concert fait partie de ceux qui m’ont le plus marqué !», s’est d’ailleurs réjoui l'artiste.

Finalement, c’est vers 1h du matin que la soirée a pris fin. Le monde du slam, qui commence à s’ouvrir de plus en plus a des talent locaux, se rappellera cette date comme l’un de ses moments forts, avec un Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade qui n’a cessé de se faire acclamer par son public tout au long de sa prestation.

Béquille à sa gauche, micro dans l’autre main, il a servi une démonstration lyrique d’une voix rauque et suave, pleine de sensibilité. «L’école de la vie», «Roméo et Juliette», «Voyage en train», «Père et mère» ou encore «Définitivement», les tubes se sont enchaînés avec littéralement chaque parole de chanson reprise par une foule en délire.

Dans ses chansons, GCM traite de sujets aussi divers qu’intimes, avec, par exemple, un morceau racontant une histoire d’amour personnelle qui a réveillé le côté sentimental des aficionados qui, plus tard, seront profondément touchés par un autre texte, où l’artiste expose sa vision du handicap permanent dont il souffre et qui le limite à certains divertissements comme jouer au foot, aller danser...

Même s’il a parfaitement assumé son rôle de tête d’affiche, Marsaud n’était pas le seul à chauffer la Biscuiterie. Dj Awadi, lui aussi, a assuré sa partition avec plusieurs morceaux dont le très engagé «Ma révolution». La chanteuse sénégalo-suédoise Marie Ndiaye n'a pas été en reste avec une belle prestations.

Viennent ensuite une scène plus «roots» avec Matador exposant des maux de la société comme la mortalité maternelle. Les slameurs Sall Ngaary et Zeinixx, Waraba et Roi Hems (de la Mauritanie) ont également fait un passage marqué. En Intro, c’est Cannabasse qui avait ouvert la soirée en beauté, y ajoutant son grain de sel.

Faire la différence

Les rappeurs français Eddy Blodeau alias Eklips et le groupe Sniper, composé de Tunisiano (Bachir Baccour) et d'Aketo (Ryad Selmi)  ont proposé quelque chose de fondamentalement différent de leurs collègues locaux : un show non-stop en gamme complète (rythme, danse, musique, parole, habillement) qui a su inclure les spectateurs dans le concert. Les Français ont fortement surpris l’assistance par leur maîtrise du rap. Le big bang de la planète hip hop, Eklips, a presque servi un «One Man Show», très convaincant avec sa voix qui passe avec aisance des styles américains à ceux de l’Afrique, s’accompagnant lui-même d’instruments comme la guitare, la flûte ou encore le djembé suivant la destination voulue. Un vrai beatbox (NDLR : boite à rythme) humain ! «Je suis très content de venir pour la première fois en Afrique noire et promet de revenir plus tard», a confié Eklips.

MARIÉTOU KANE (STAGIAIRE)
 

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