(Encore) une distribution de mauvais points au gouvernement
Le maire de la cité du rail a profité du bouclage de la vente des ventes des cartes à Rewmi pour revenir sur certains aspects de l'actualité politique dont le dégât collatéral de l'affaire Bara Gaye et sur la loi Sada Ndiaye relative au mandat du Président de l'Assemblée nationale. Son parti affirme par ailleurs avoir écoulé près de 40 000 cartes.
En marge de la clôture de la vente des cartes au parti Rewmi, Idrissa Seck s'est fait un plaisir de mettre son grain de sel dans quelques éléments de politique nationale.
A propos de sa demande de suppression du mandat annuel du Président de l'Assemblée nationale et pour un retour au quinquennat, Idrissa Seck a persisté et signé. «Ce mandat doit être ramené à 5 ans pour effacer l’effet de la loi Sada Ndiaye», a-t-il souligné. «Qu’on ne vienne pas nous dire qu’on attend les conclusions d’Amadou Makhtar Mbow. Tout ce qu’il avait à dire, notamment sur l'éthique et la bonne gouvernance, il l’a dit dans le cadre des Assises nationales dont il était le président.» Offensif sur la question, le patron de Rewmi s'est interrogé : «Qu’on ne vienne pas nous dire qu’on l’attend pour qu’il réfléchisse ! Réfléchir à quoi ? (Sur cette question), on est d’accord ou on n’est pas d’accord, on le fait ou on ne le fait pas, mais on ne peut pas tergiverser en renvoyant cette question déjà réglée à des commissions. Dans les Assises nationales, il a été dit qu’on se débarrassera de la loi Sada Ndiaye. Faisons-le, ça ne sert à rien de perdre du temps.»
«Barbarie»
Ainsi, sur l'affaire Bara Gaye, le maire de Thiès a dénoncé la «barbarie» qui a consisté pour l'Etat à aller prendre la femme du mis en cause pour faire pression sur le mari. «Ce n’est pas en fonction de Bara Gaye ou de son appartenance politique que je le dis, je le dis car ça ne fait pas bien d’arrêter quelqu’un qui n’a rien fait parce que simplement il est lié à quelqu’un qui aurait fait. Qui parle au nom de la liberté doit fustiger cela pour protéger la démocratie sénégalaise», a indiqué le président de Rewmi. Qui n'a pas manqué de rappeler que sa femme en a été victime alors que c'est lui qui était visé, au lendemain des élections de 1988.
«Nous irons au Palais, incha Allah»
Comme en pleine campagne ! Le maire de Thiès a été au centre d'un vrai meeting faisant suite à la clôture des vente des cartes de son parti. Et comme récompense, il a promis la «victoire» à ses partisans venus nombreux au Cybercampus de Thiès. ‘’Le combat vient de commencer’’, a-t-il souligné, dans une excitation générale. Ragaillardi par la foule, Idrissa Seck, le président du parti Rewmi, a lâché : ‘’On a tout fait pour me tuer politiquement mais Thiès a dit non et puisque les militants ont la conviction que notre ambition est d’aller au Palais (de la République), ils nous accompagnent. Nous marchons vers le palais et incha Allah nous irons là-bas.’’
L'ancien Premier ministre a peut-être été encouragé par le résultat de la vente des cartes dans la commune de Thiès, 38 mille militants recensés, ce qui lui a fait dire qu'il n’est pas encore prêt à abandonner la politique puisque, selon lui, Thiès le soutient. ‘’J’avais juré de prendre ma retraite politique si ma ville me lâche. Et comme elle ne l’a pas fait, je continue la politique. Donc notre marche vient de commencer car ces dix dernières années, nous étions en résistance contre le plus gigantesque complot d’Etat de l’histoire politique du Sénégal. C’est pourquoi j'ai dit que cette année est l’an zéro de notre politique.’’
En ce qui concerne les élections locales, Idrissa Seck, s'appuyant sur ses presque «quarante mille militants» dans la cité du rail, a assuré que le fauteuil du prochain maire de Thiès sera pour un de ses poulains. «Tant qu’il me restera un souffle de vie, je le consacrerai au développement et au rayonnement de Thiès. Bien évidemment, j’exercerai toute l’influence politique et morale que je pourrai pour que le conseil municipal et le prochain maire de Thiès soient un profil d’une qualité indiscutable apte à apporter le meilleur aux Thiessois’’. Prochaine étape dans le processus de renouvellement des instances de Rewmi, le montage des secteurs à une date non encore indiquée.
NDÈYE FATOU NIANG (CORRESPONDANTE À THIÈS)