‘’C’est la dernière fois que nous tolérerons qu’un de nos enfants soit lâchement assassiné’’
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En point de presse hier à Thiès, le président du parti Rewmi Idrissa Seck, toutes griffes dehors, a déploré la mort de l’étudiant Fallou Sène au cours de violents affrontements avec les gendarmes mardi, affirmant que c’est la dernière fois qu’on tolère cela.
Après le décès avant-hier mardi, de Mouhamadou Fallou Sène, étudiant inscrit en licence 2 à l’UFR des Lettres à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, plusieurs formations politiques à l’image du Grand parti de Malick Gakou, ACT d’Abdoul Mbaye, du Parti démocratique sénégalais (Pds) et du Rewmi ont sorti des communiqués pour manifester leur indignation. Mais le leader du parti Rewmi a préféré faire sa propre communication de cette crise universitaire qu’il qualifie même ‘’de très grave’’.
Idrissa Seck a organisé hier un point de presse au Cyber campus de Thiès pour se prononcer sur la mort du jeune étudiant de 25 ans qui alimente les débats depuis sa disparition. Le patron des ‘’Orange’’ a renoncé aux communiqués écrits pour faire face verbalement au chef de l’État. Comme à l’accoutumée, Idrissa Seck n’a pas été tendre avec le Président Macky Sall dès l’entame de son propos. Aux yeux du président du parti Rewmi, c’est ‘’l’échec du gouvernement’’ et du président de la République qui a conduit à cette tragédie. ‘‘Il est incapable et il est incompétent. Il y a un verset du Coran où Dieu dit : « Ne confiez pas la gestion de vos affaires aux incapables. » Il avait tous ces acquis : il n’honore pas sa parole, il est incompétent, il est assujetti aux puissances étrangères. Et maintenant, il est l’assassin de nos enfants. Ça, c’est la dernière limite’’, a fulminé le président du Conseil départemental de Thiès, rappelant en même temps que lorsqu’il était au Parti démocratique sénégalais, le président de la République ‘’n’a jamais assisté aux réunions où les grandes décisions se prenaient’’. ‘’C’est juste vous dire qu’il a toujours été un incapable. Il ne peut rien faire. Il a tout simplement ses yeux pour constater’’, a poursuivi Idrissa Seck.
Galvanisé par ses militants, sympathisants et le Cercle des anciens de son parti qui ont tous rallié le quartier général du ‘’Rewmi’’, l’ancien Premier ministre de Wade continue ses diatribes contre son ancien ‘’frère’’ libéral et le met en garde. ‘’Assassiner nos enfants après avoir échoué dans son devoir premier de leur transmettre le savoir, cela, c’est la dernière limite. Je veux dire solennellement au président de la République que c’est la dernière fois que nous tolérerons qu’un de nos enfants soit lâchement assassiné. Je veux qu’il en prenne note, et que les Forces de défense et de sécurité en prennent note aussi’’, a prévenu l’ancien maire de Thiès.
‘’Macky Sall a transmis sa peur aux forces de défense et de sécurité’’
Poursuivant son propos au cours du point de presse aux allures d’un mini meeting, Idrissa Seck a soutenu que s’il y a eu mort d’homme à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, c’est parce que les Forces de défense et de sécurité ont été animées d’une peur que leur commandant en chef leur a transmise. ‘’Je veux lui (Macky Sall) rappeler solennellement qu’il est un peureux. Et il a transmis sa peur à nos Forces de défense et de sécurité qui n’ont plus la maîtrise d’assurer l’ordre sans assassiner nos enfants. Cette peur leur vient de leur commandant en chef qui, lui-même, est déstabilisé parce qu’il a peur de quitter le pouvoir’’, a soutenu le leader du parti Rewmi.
Sur sa lancée, Idrissa Seck a prodigué des conseils au Président Sall, lui disant que la soif du pouvoir ne vaut pas certains sacrifices et qu’il y a une autre vie après le pouvoir. ‘’Je veux rappeler à Macky Sall ce qu’un ancien Secrétaire d’État aux affaires africaines avait dit à New York. Il m’avait confié avoir dit à Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte-d’Ivoire et aujourd’hui entre les mains de la Cour pénale internationale, qu’il y avait une vie après la Présidence de la République, si on sait sortir par la grande porte. Mon interlocuteur avait dit à Wade la même chose : ne pas violer la Constitution, ne pas insister, ne pas demander un troisième mandat car, disait-il : ‘’Le legs que vous laissez dans l’histoire est plus important que le temps que vous passez au pouvoir. Nelson Mandela en a donné la preuve’’, a déclaré le président du parti Rewmi.
D’après Idrissa Seck, les uns et les autres doivent s’inspirer du défunt président sud-africain qui a vécu ‘’les pires épreuves mais n’a fait qu’un seul mandat’’.
GAUSTIN DIATTA (THIES)