Publié le 26 Feb 2016 - 20:24
IMPACT ECONOMIQUE

La culture sommée d’apporter ses preuves 

 

Quel est l’impact économique d’un festival, d’une expo ? Des organisateurs de manifestations culturelles ont échangé sur cette question trop souvent éludée mais qui, aujourd’hui, apparaît nécessaire pour crédibiliser leur métier.

 

Des acteurs culturels ont échangé hier à Kër Thiossane sur ‘’l’impact économique des festivals et biennales’’. Beaucoup ne s’en soucient pas pourtant, ils devraient. Ce manque d’intérêt s’explique, selon le journaliste culturel Aboubacar Demba Cissokho, par un  manque de professionnalisme. Pour remédier à cela, la présidente du festival Africa fête suggère aux acteurs d’aller se faire former. Ce qui leur permettrait d’avoir des produits formels. Aussi, cela leur faciliterait le calcul de l’impact économique des différentes manifestations qu’ils organisent annuellement. Car si l’impact est difficile à mesurer, il n’est pas impossible de le faire. Selon l’un des intervenants Babacar Ndiaye, pour cela, il y a deux leviers sur lesquels les organisateurs peuvent s’appuyer.

Il s’agit du calcul de l’impact économique direct ou à court terme et celui indirect ou à long terme. Le premier aspect concerne l’ensemble des dépenses effectuées par les organisateurs de l’évènement et le public venu assister à la rencontre. A  cet effet, les acteurs culturels doivent avoir un budget clair et bien élaboré. Ce qui découle d’une bonne gestion. Pour le public, il faut leur distribuer des fiches avec des questions claires et concises auxquelles ils vont répondre. ‘’Ces fiches, on ne les fait pas n’importe comment. Il faut les confier à des professionnels et après, ils vous feront les calculs’’, estime M. Ndiaye. Seulement, vu l’aspect informel de beaucoup d’activités culturelles, il serait difficile d’avoir des résultats probants. Encore que le retard noté dans les subventions n’aide pas les promoteurs. ‘’Il est difficile d’avoir un budget clair et bien géré quand on reçoit ses subventions la veille, voire après l’évènement’’, a indiqué un membre du public venu assister aux échanges.

Quant à l’impact économique indirect, il consiste à évaluer ce que l’évènement apporte à la ville où elle est organisée en termes d’attractivité par exemple. Et une chose reste indéniable : ‘’Toutes les activités culturelles ont un impact économique et on peut les mesurer’’, assure Babacar Ndiaye.

Par ailleurs, même si beaucoup d’acteurs culturels et organisateurs d’évènements ne s’intéressent pas à cet aspect, ils devraient y penser. Car, ce serait un atout à mettre sur la table pour exiger des dirigeants un peu plus de considération à l’égard du secteur de la culture, en le dotant d’une enveloppe  conséquente. Du moins, c’est l’avis de certains des intervenants d’hier dont la présidente du festival Africa fête Rokhaya Daba Sarr. ‘’C’est le moment pour que nos Etats sachent ce que nous valons. C’est en ce moment que nous pourrons avoir des documents pour que nos Etat se disent que cela vaut le coup, il faut appuyer la culture. Il ne faut pas lâcher’’, affirme-t-elle. C’est pour cela qu’elle n’a pas hésité à faire évaluer Africa fête. ‘’Nous avons la chance d’être évalué avec l’UE. Cela va nous permettre de savoir qu’est-ce que nous apportons concrètement. C’est le moment de savoir ce que vaut ce projet aujourd’hui, 15 ans après sa création’’, déclare-t-elle. 

BIGUE BOB

 

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