Publié le 18 Mar 2025 - 16:37
INCLUSION SOCIALE ET ÉCONOMIQUE DES FEMMES HANDICAPÉES

Un impératif de justice et de développement pour tous

 

Pour la directrice de la Famille et de la Protection des groupes vulnérables au ministère de la Femme et de la Famille,  l’inclusion sociale et économique des femmes handicapées est un impératif de justice et de développement. Raison pour laquelle  l'État  a décidé de mettre en œuvre une nouvelle vision traduisant l’aspiration des citoyens à un mieux-être.

 

Le Comité des femmes de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (CF FSAPH) a organisé, hier, la célébration de la Journée internationale des femmes. Une occasion saisie par la directrice de la Famille et de la Protection des groupes vulnérables au ministère de la Femme et de la Famille, qui présidait la rencontre, de rappeler qu'au Sénégal, le dernier recensement général de la population révèle que les personnes handicapées représentent 7,3 % de la population. Il est en légère hausse par rapport à 2013, selon Rokhaya Diakhaté. La répartition par sexe, a-t-elle expliqué, montre que le handicap est plus présent chez les femmes (7,76 %) que chez les hommes (6,68 %).

Malgré les multiples contraintes qu’il peut causer à l’individu affecté, il est important de souligner, selon elle, que le handicap ne doit jamais être un frein à l’émancipation et à la réussite. Pourtant,  a-t-elle poursuivi, les femmes handicapées font face à une double discrimination : celle liée à leur sexe et celle liée à leur condition physique ou mentale. Elles sont souvent exposées à la vulnérabilité, au chômage et à l’exclusion sociale. Leur accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à la participation citoyenne, d'après elle, reste limité par des barrières, tant physiques que culturelles.

"L’inclusion sociale et économique des femmes handicapées est un impératif de justice et de développement. L’inclusion ne doit pas être un simple idéal, mais une réalité concrète portée par des politiques publiques fortes et par un engagement collectif. Au Sénégal, depuis 2010, il existe un cadre de référence en matière de promotion et de protection des droits des personnes handicapées. Il s’agit de la loi d’orientation sociale (LOS) n°2010-15 du 6 juillet 2010. Elle s’articule autour de trois axes majeurs : la réadaptation, la mobilisation de ressources et l’encadrement. Cette loi majeure en matière de promotion des droits humains témoigne de la volonté de l’État du Sénégal d’inscrire le handicap au cœur des politiques publiques. Nous demeurons aussi conscients que les femmes et les filles constituent une frange importante de la population vulnérable et que leur protection est un gage de réduction de la pauvreté et des inégalités. Dans ce sens, le gouvernement du Sénégal s’est engagé, à travers le nouveau référentiel des politiques publiques, l’Agenda national de transformation systémique Sénégal 2050, à mettre en œuvre une nouvelle vision traduisant l’aspiration des citoyens à un mieux-être", a indiqué la directrice.

Bassirou Diomaye Faye a d’ailleurs instruit les ministères concernés de finaliser l’évaluation de l’application de la loi d’orientation sociale n°2010-15 du 6 juillet 2010 relative à la promotion et à la protection des droits des personnes handicapées, notamment le Programme des cartes d’égalité des chances et de préparer une nouvelle stratégie nationale d’accompagnement des personnes handicapées.

Par ailleurs, la construction d’un système de protection sociale inclusif et efficient est l’affaire de tous, a rappelé la directrice. L’État, la société civile, les partenaires au développement, les leaders religieux, les chefs coutumiers, les réseaux de femmes et de jeunes, etc., doivent être mis à contribution. "Il nous convient à nous tous d’assurer l’accessibilité des écoles, des universités et des formations professionnelles afin de permettre aux femmes et filles handicapées de développer leur potentiel, d’encourager les entreprises à adopter des politiques inclusives, d’accompagner les initiatives entrepreneuriales des femmes handicapées, de garantir leur accès aux soins, à la mobilité et à une vie sociale épanouie, de renforcer les dispositifs de protection", a-t-elle souhaité.

"Nous fondons beaucoup d’espoir sur nos gouvernants actuels"

Pour sa part, la présidente du Comité des femmes de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (CF FSAPH), bien que beaucoup de réalisations aient été faites, force est de reconnaître que de sérieux efforts restent à être fournis pour une application de toutes ces lois et autres conventions.

Ainsi, les gouvernants ont en chantier de travailler à intensifier l’amélioration de l’accessibilité des infrastructures, renforcer l’inclusion scolaire et professionnelle, garantir une protection sociale adéquate et assurer une meilleure participation des personnes handicapées dans l’élaboration, mais surtout à la mise en œuvre des politiques publiques.

CHEIKH THIAM

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