Le Sénégal recule à son niveau de 2010
L’Indice de développement humain (IDH) a progressé en Afrique subsaharienne alors que celui du Sénégal a régressé, selon le dernier rapport sur la question, publié le 14 mars dernier. De fait, le Sénégal est aujourd'hui en dessous de la moyenne régionale.
Selon le rapport annuel sur l'Indice de développement humain (Idh) 2012, publié le 14 mars à Mexico (Mexique), le Sénégal a régressé en terme de bien-être. Pendant que l'Afrique subsaharienne a connu un relatif saut. ''L'Idh de l'Afrique subsaharienne, en tant que région, est passé de 0.366 en 1980 à 0.475 aujourd'hui, plaçant le Sénégal en-dessous de la moyenne régionale'', selon le rapport intitulé ''L'essor du Sud : le progrès humain dans un monde diversifié'', publié par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
L'Idh représente une volonté de définition plus large du bien-être et fournit une mesure composite de trois dimensions de base du développement humain : la santé, l'éducation et le revenu. ''Entre 1980 et 2012, l'Idh du Sénégal a augmenté de 1.3% par an, passant de 0.322 à 0.470 aujourd'hui'', relève le document. Cependant, cette moyenne a baissé de 1 point de base, car en 2011 elle était de 0.471. Dans le détail, l'espérance de vie qui matérialise l'indice de la santé en année est de 59.6 et le revenu national par an par habitant qui symbolise la pauvreté est de 1.653 dollars (environ 836 777 Fcfa, soit 70000 FCfa par mois), contre respectivement 1722 dollars en 2008 ; 1686 en 2009 ; 1721 en 2010 et 1719 dollars en 2011.
Quant à l'indice de pauvreté multidimensionnelle, il se veut le reflet des privations multiples dont souffre chaque individu, sur le plan de l’éducation, de la santé et du niveau de vie. Il s’appuie sur des micro-données tirées des enquêtes auprès des ménages et, contrairement à l’Indice de développement humain ajusté aux inégalités, ''tous les indicateurs requis dans l’élaboration de la mesure doivent impérativement provenir de la même enquête'', explique le rapport.
L'indice des inégalités genres traduit le désavantage des femmes dans les trois dimensions considérées, à savoir la santé de la reproduction, l’autonomisation et le marché de l’emploi, et ce pour un nombre de pays aussi important que le permettent la disponibilité et la qualité des données. L’indice indique les pertes en terme de développement humain causées par les inégalités entre femmes et hommes au regard de ces dimensions : ''Cette année, cet indice est de 0.315'' pour le Sénégal, évoque la même source. La durée moyenne en année de la scolarisation est, elle, de 4.5.
Le concept du développement humain accorde la priorité aux fins plutôt qu’aux moyens du développement et du progrès. ''Le véritable objectif du développement devrait, en effet, consister à créer un environnement propice à une vie meilleure en termes de durée, de santé et de créativité'', rappelle le rapport. Et sur 187 pays disposant de données comparables, le Sénégal se place à la 154e place, contre 155 en 2011. Les premiers pays Africains sont les Seychelles (46e mondial, contre 52e en 2011), la Libye (64e sans changement par rapport à 2011) et l'île Maurice (80e, contre 77e en 2011). Au bas du tableau se trouvent le Mozambique 185e (contre 184e l'année d'avant), la RD Congo et le Niger qui se disputent la 186e place.
PIERRE BIRAME DIOH
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