Les femmes africaines à Dakar pour porter le plaidoyer

Un atelier national de formation sur « genre et politiques publiques » s’est ouvert hier à Dakar. Pour trois jours, les organisateurs comptent réfléchir sur la pertinence de l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques, afin d’élaborer un plan d’action national de plaidoyer pour la définition et l’application des politiques publiques sensibles au genre.
L’association des femmes africaines pour la recherche et le développement (AAWORD/AFARD) organise, depuis hier, un atelier de formation de trois jours sur « genre et politiques publiques ». Les réflexions vont vers une intégration de la dimension genre dans les politiques et la prise en compte de l’approche genre dans les politiques publiques. L’objectif principal est d’élaborer un plan d’action de plaidoyer pour la définition et l’application des politiques publiques sensibles au genre. Mais aussi, d’amener les participants à acquérir des connaissances sur la budgétisation sensible au genre. Faire en sorte que les participants disposent de connaissances sur les indicateurs pertinents pouvant leur permettre de mener l’évaluation genre dans les politiques publiques.
Toutefois, les initiateurs insistent sur le plaidoyer avec les décideurs. Selon la secrétaire exécutive de l’association, Odile Ndoumbe Faye, l’atelier fait suite à une étude menée par AAWORD/AFARD, sur la budgétisation sensible au genre, dans dix pays africains. Elle a décelé les impacts négatifs des budgets non sensibles au genre sur la promotion des droits économiques et sociaux des femmes. Ainsi, dit-elle, les enjeux de la gouvernance économique, malgré l’éclaircie apportée par la légère augmentation de la croissance économique en 2012 en Afrique, demeure une préoccupation majeure, surtout pour les pays les moins avancés d’Afrique.
‘’Plan stratégique (2014-2016) AAWORD/AFARD’’
Aussi dans le cadre de son nouveau plan stratégique (2014-2016), AAWORD/AFARD, en tant qu’organisation continentale, continue-t-elle à se focaliser sur la justice économique et à travailler en étroite collaboration avec les organismes sœurs. Cela, afin de mener des actions de plaidoyer au niveau des cadres communautaires et de l’Union Africaine sur les politiques publiques sensibles au genre. Le facilitateur de l’atelier sur la budgétisation dans les politiques publiques, Mouhamed Lamine Thioune, constate que malgré les programmes et les projets qui sont intervenus dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté, les résultats étaient en deçà des objectifs visés.
L’atelier permettra à son avis d’intégrer la dimension genre dans l’élaboration des programmes et projets de développement. La conseillère régionale d’OXFAM Esther Ekoue Ehoue pense que cette initiative est cruciale et vient à point nommé. ‘’Les ressources consacrées au genre diminuent de plus en plus, car lors de l’élaboration des budgets, nous ne faisons pas attention à la dimension genre’’, dit-elle, tout en espérant que le plan d’action pourrait être atteint.
AIDA DIENE