L’Etat prend une décision ferme

Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé ce dimanche une mesure phare pour la rentrée scolaire 2025-2026 : l’interdiction totale des téléphones portables dans tous les établissements scolaires, des écoles primaires aux lycées, publics comme privés. Présentée comme un « rempart contre la dérive numérique », cette décision vise à sanctuariser les établissements scolaires.
L’utilisation des portables est un fléau que le ministre de l’Éducation nationale compte éradiquer. Il dresse un tableau sans concession : consultations compulsives de réseaux sociaux pendant les cours, cyberharcèlement entre élèves, chute des résultats scolaires liée à la distraction chronique. En effet, selon une étude, un élève perdrait en moyenne 20 minutes de concentration par heure de cours dès qu’un portable est visible. Les conséquences sanitaires s’en suivent et sont énormes : troubles du sommeil, myopie précoce, addiction – et sociales – isolement. ‘’Dans le cadre scolaire, l’usage du téléphone portable nuit gravement à la qualité de l’enseignement, alimente incivilités et perturbations, et favorise des dérives telles que le racket, le vol ou encore le cyberharcèlement’’, souligne la note de l’autorité.
Si l’interdiction s’applique sans nuance (y compris pendant les pauses), des exceptions notables tempèrent le dispositif. Les outils pédagogiques numériques – tablettes, liseuses – restent autorisés sous supervision enseignante, tout comme les dispositifs médicaux connectés pour élèves handicapés. Également, les professeurs pourront exceptionnellement autoriser les portables lors d’activités pédagogiques explorant l’IA, domaine que le ministère souhaite intégrer progressivement.
Pour le rangement, le ministère laisse aux établissements la latitude d’opter, soit pour des casiers sécurisés individuels, une collecte matinale par les enseignants, une conservation dans les sacs (appareils éteints) ou toutes autres solutions locales imaginées par les équipes éducatives.
Le texte prévoit des sanctions en cas de non-respect de cette interdiction. ‘’Elles devront être définies de manière claire, graduée et proportionnée, en concertation avec les Conseils de Gestion des Écoles (CGE), les Associations de Parents d’Élèves (APE) et l’ensemble de la communauté éducative. Elles devront être intégrées aux règlements intérieurs afin d’assurer une application équitable et harmonisée sur tout le territoire’’, souligne le document.
BABACAR SY SEYE