Le 2.0, l'autre ''front'' Y’en a marre
Qu’ils soient ''officiels'' ou non, plusieurs milliers de Nouveau Type de Sénégalais (NTS) ont célébré en fin de semaine dernière les deux ans de Y’en a marre sur la toile. Et plus particulièrement sur le réseau social Facebook, où de nombreux messages relatifs à l’actualité du mouvement ont été publiés.
Ils étaient des centaines, la semaine dernière, à adresser des messages d’encouragements et de félicitation aux ''Y’en-a-marristes'' à l’occasion du deuxième anniversaire de leur mouvement. Sur Facebook, par exemple, la page des intéressés était très active avec de nombreuses réactions et post opinions sur l’état du mouvement, l’avancement du ''combat'' (Simon Kouka dixit) et les différentes orientation possibles à donner à cette dynamique née d'un ras-le-bol de jeunes Sénégalais. Aujourd’hui, force est de constater que le combat se poursuit autrement : l’heure est toujours au rassemblement, à la communion autour de l’idéal d’un Nouveau Type de Sénégalais (le fameux NTS) mais le ''front'' se poursuit sur le terrain des idées et non sur celui des jets de pierres.
Ce foisonnement d’opinions anonymes se révèle être, pour les leaders de Y’en a marre, un terreau très fertile. ''On ne peut pas appeler cela un baromètre mais je pense quand même que ces espaces virtuels de débats, qu’ils soient les nôtres ou ceux d’utilisateurs s’appropriant nos couleurs, est un outil essentiel pour nous permettre de comprendre ce que pensent les Sénégalais. Et c’est très important, même quand il s’agit d’'infiltrés' politiques, et non de NTS, qui s’y expriment'', explique Simon.
Le succès de Y’en a marre fait en effet pas mal d’émules virtuels : environ une dizaine de pages différentes sur Facebook se réclameraient actuellement du mouvement. Il y en a même certaines dont la mise en ligne est antérieure à la page ''officielle'' de la bande à Cyrille Touré alias Thiat du groupe de rap Keur-Gui. Et qui ont aujourd’hui une certaine légitimité auprès des internautes : c’est le cas de la page du groupe ''YEM communication'', qui compte à l’heure actuelle près de 29 000 membres…
Mais cette multiplication des plates-formes n’est pas sans dangers. A plusieurs reprises, les ''Y’en-a-marristes'' (originaux et copieurs) ont été victimes de piratages avec des conséquences parfois désastreuses. ''Notre site Web officiel, (NDLR : www.yenamarre-senegal.com) est aujourd’hui fermé du fait de piratages. Aujourd’hui, on ne sait pas encore quand est-ce qu’il rouvrira et cela me rend particulièrement frileux lorsqu’il s’agit d’annoncer de nouveaux projets pour Y'en a marre'', se plaint Simon, révélant dans la foulée que le mouvement travaille actuellement sur un site de monitoring citoyen, sans plus de détails. Mais il ne se fait pas d’inquiétudes quand à l’avenir et la santé de la communauté virtuelle ''Y’en a marre'' : ''Tant qu’il n’y a pas d’actions qui nuisent à l’image du mouvement, on peut dire que le fait d’avoir des imitateurs est quelque chose de positif, dans le sens que cela fait parler de nous et surtout à l’international, parce que les gens là-bas ont plus recours à ces réseaux sociaux pour s’informer'', affirme-t-il, confiant.
Sophiane BENGELOUN
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