Publié le 13 Nov 2012 - 10:59
INTERVENTION MILITAIRE «IMMINENTE» EN GAMBIE

Le CNTG donne 24 h à Jammeh pour quitter le pouvoir

Image, Google

 

 

Le Conseil national de transition pour la Gambie (CNTG) passe à la vitesse supérieure. Face à la presse ce 12 novembre 2012, à Dakar, son président Cheikh Sidia Bayo a fait état d'une intervention militaire imminente pour chasser Yaya Jammeh du pouvoir.

 

‘’Les jours de Yaya Jammeh sont comptés. Néanmoins, il a 24 h pour s’adresser à la nation et démissionner’’. Pour l’opinion, le but semble si proche et si lointain à la fois, mais pour le Cntg, il est là et il est très proche. Face à la presse hier, dans un endroit enclavé des Almadies, le jeune leader franco-gambien Cheikh Sidia Bayo, méticuleusement surveillé et protégé par des forces spéciales, a encore posé un acte fort. Après donc un ultimatum de trente jours donné au président Jammeh et qui a expiré le 10 novembre dernier, l’heure semble aux actes. «Le Cntg demande officiellement, ce lundi 12 novembre 2012 de prendre le président de la République de Gambie, Yaya Jammeh, comme seul responsable des pertes humaines ou autres durant l’intervention militaire à venir, pour mettre fin à sa dictature contre le peuple gambien.»

 

Mais avant d’en arriver à cette situation «d’affrontement» avec le régime de Jammeh, le Cntg affirme avoir multiplié les bonnes intentions au niveau international et se réjouit que ses demandes de reconnaissance aient tous reçu des «échos positifs» dans la sous-région et en Afrique en général. Seulement, l’évidence est que ‘’le processus de reconnaissance est très long au regard de la situation urgente et chaotique en Gambie’’, dixit M. Bayo. C’est ainsi qu'il a été décidé, «face à l’urgence de changement de régime en Gambie», d’agir sans attendre la demande officielle faite aux Nations-unies d’appliquer la résolution 1973. Cette dernière autorise à recourir à la force pour protéger la population gambienne contre son ‘’tyran’’.

 

Faisant état de la situation qui prévaut en Gambie, il confie que des check-point ont été montés de Caton, au nord du pays, à Koyna, localité située dans le sud du pays. Bayo confie également qu’il y a six fois plus de contrôles des étrangers qu’auparavant sur l'ensemble du territoire national.

 

Après des mois d’investigations auprès de familles victimes et d’ex-agents des services secrets et gradés de l’armée gambienne, le Cntg soutient avoir recensé 2890 personnes disparues et assassinées au cours du règne de Jammeh. Le tout sur une population de 1,8 million d’habitants. Avec un tiers de l’armée gambienne décidé à en découdre avec Jammeh, Cheikh Sidia Bayo indique que tous les postes stratégiques du pays ont été étudiés et le Cntg a ses éléments postés partout, en attente de mot d'ordre. A ce niveau, il a demandé le soutien des autorités sénégalaises.

 

‘’Tant que Jammeh est au pouvoir, le conflit casamançais ne finira pas’’

Yaya Jammeh est un frein à la résolution du conflit casamançais. C’est une évidence, selon les membres du Conseil national de transition pour la Gambie. «Nous avons parmi nous des experts militaires, des gradés de l’armée gambienne et des consultants étrangers. Tous leurs avis concordent sur le fait que Jammeh gère une aile dissidente du MFDC. Du coup, il utilise ce conflit pour faire pression sur le Sénégal», explique Cheikh Sidia Bayo du haut de ses 33 ans. Debout face au public, le militant politique franco-gambien, chemise blanche et pantalon gris, a promis une solution au conflit dès son accession au pouvoir. Sa méthode est inédite : supprimer l’armée gambienne et collaborer avec l’armée sénégalaise.

 

Auparavant, le président du Cntg a annoncé avoir rendu visite au khalife général des mourides hier et s’est félicité des bénédictions à cette occasion.

 

AMADOU NDIAYE

 

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