Publié le 26 Aug 2024 - 11:34
INTERVIEW - SERIGNE ABDLAHAD GAÏNDÉ FATMA

‘’Aucune œuvre humaine n'étant parfaite, nous les (l’État) encourageons à poursuivre leurs efforts’’

 

Le premier Magal sous le nouveau régime a suscité beaucoup d'attentes et de discussions, notamment en ce qui concerne la réponse des autorités aux besoins des organisateurs et les relations avec la cité religieuse de Touba. Dans cette interview, un membre clé du comité d'organisation du Magal, Serigne Abdlahad Gaïndé Fatma partage son point de vue sur l'efficacité des mesures prises par l'État, l'état des relations avec le nouveau pouvoir et les réformes nécessaires pour améliorer la gestion future de cet événement religieux majeur.

 

Ce Magal est le premier sous le nouveau régime. Pensez-vous que les autorités ont répondu aux attentes des organisateurs ?

L'organisation du Magal comporte toujours deux volets. Le premier est exclusivement du ressort de la communauté religieuse. Le second relève des prérogatives régaliennes de l'État : sécurité, santé, hydraulique, assainissement, etc. Les différentes réunions tenues avec les autorités publiques nous permettent d'identifier les problèmes et de trouver les solutions appropriées. Comme l'a affirmé le ministre de l'Intérieur, sur la liste des points établis d'un commun accord, 96 % ont été satisfaits. Aucune œuvre humaine n'étant parfaite, nous les encourageons à poursuivre leurs efforts pour s'approcher davantage de la perfection l'année prochaine.

Comment décririez-vous les relations entre le nouveau régime et la cité religieuse de Touba, en dépit de la récente polémique concernant l'hébergement des délégations étrangères ?

En ce qui concerne les relations entre les nouvelles autorités et Touba, la seule appréciation qui compte est celle du khalife et de son porte-parole désigné comme l'unique interlocuteur. Vous comprendrez que je sois réticent à porter un jugement, maintenant que je ne suis plus impliqué dans les affaires, pour éviter toute gêne. Toutefois, je peux vous assurer que les relations entre Touba et l'État temporel constituent le socle de la stabilité et de la paix sociale dans le pays. C'est une question extrêmement sérieuse qui nécessite beaucoup de doigté. Vu la tendance actuelle - les visites, les engagements, les discours, la sollicitude - je pense que les nouvelles autorités en ont pris conscience et semblent être sur la bonne voie.

Quelles réformes espérez-vous pour améliorer la collaboration entre Touba et le gouvernement dans la gestion du Magal ?

L'intervention de l'État est transversale, impliquant plusieurs de ses structures sous la coordination du ministère de l'Intérieur. Cela rend difficile la création d'une structure dédiée (comme une agence ou une direction plus autonome). Si cela devait se faire, il faudrait réfléchir sérieusement à l'articulation entre ces différentes structures qui doivent être dotées de moyens conséquents pour accomplir leurs missions régaliennes. Aujourd'hui, l'intervention de l'État est largement absorbée par les difficultés liées à l'eau et à l'assainissement. Il est donc crucial d'apporter des solutions structurelles et durables dans ces secteurs pour adopter une vision moins opérationnelle et plus stratégique. Cela permettrait de faire du Magal un levier économique majeur pour le Sénégal.

Peut-on avoir une idée sur le nombre de personnes, des délégations étrangères et le coût de leur hébergement ?

Cette année, nous avons accueilli une quarantaine de personnalités venues de 15 pays différents, représentant divers continents. Parmi eux, il y avait des guides religieux, des universitaires et d'anciens ou actuels ministres. Leur présence élève le niveau des débats scientifiques et nous permet de présenter la Mouridiya et le Sénégal sous leur meilleur jour. Ils ont été logés dans les résidences de Darou Marnane, Héliport et le complexe Hyzbou Tarqiya dans des conditions excellentes. Concernant le coût, Touba ne compte pas, quand il s'agit de prendre soin de ses invités. Pour le "bernde", au sens large - qui inclut l'hébergement, la spiritualité, la nourriture et les débats scientifiques - il n'y a pas de prix. Le comité prend tout en charge, des billets en classe Affaires pour les grandes personnalités jusqu'à la plus petite dépense. Quelques-uns achètent leurs propres billets pour contribuer, mais ils sont entièrement pris en charge une fois sur place.

Après le refus de la présidence d’héberger ces délégations, comment le comité d'organisation a-t-il géré leur situation ?

Tous les invités sont arrivés le 21 par différents vols. Ils ont été logés à l'hôtel Palm Beach, qui est d'ailleurs beaucoup plus proche de l'aéroport et plus pratique, avant d'être convoyés à Touba le 22, veille du Magal.

 

Amadou Camara Gueye

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