Publié le 6 Jan 2022 - 01:24
JOSEPHINE KORASSONE NDIAYE (ARTISTE)

L’histoire d’une perle devenue artiste 

 

En l'espace de quelques mois, l’étudiante à l’université Assane Seck de Ziguinchor, en deuxième année de sociologie, Joséphine Korassone Ndiaye, a fait son entrée dans le monde artistique et compte s’imposer. Elle est la révélation de la dernière édition du festival Kom Kom. Elle crée des œuvres dites ‘’Tableaux diamants''. Ces œuvres remarquables, très colorées, lui rappellent son enfance et sont réalisées à l’aide de perles.

 

Devenue artiste, il y a juste quelques mois, Joséphine Korassone Ndiaye est sans doute la révélation de l’exposition organisée en marge du dernier festival Kom Kom. Elle a créé la surprise avec ses magnifiques œuvres faites à base de perles qui sont appelées ‘’Tableaux diamants’’. Pourtant, auparavant, l’étudiante à l’université Assane Seck de Ziguinchor, en deuxième année de sociologie, qui a rejoint le milieu artistique au mois août, ne pensait  guère faire un tableau. Tout est parti d’un rêve. Comme une révélation. ‘’Un jour, j’ai fait ma prière et lorsque je me suis réveillée, c’était comme si l’on m’avait montré ce que je devais faire’’, a expliqué la demoiselle à la taille fine et au teint clair. ‘’J’en ai parlé à un de mes professeurs à l’université ; il m’a mis en rapport avec le recteur qui a bien approuvé le projet. Et ils m’ont aidée en me donnant une subvention’’, poursuit Joséphine Korassone Ndiaye.

C’est ainsi qu’elle est devenue artiste. Dans un premier temps, sa famille a été stupéfiée. Ensuite, elle s’est mise à l’accompagner quand elle a vraiment découvert son talent. ‘’Ma famille était surprise, parce qu’elle n’imaginait pas que je sois capable de le faire, relate-t-elle. Le premier tableau, je l’ai réalisé individuellement, mais j’ai eu à faire certains tableaux avec ma famille, mon entourage. Et ils m’ont aidée sur cette lancée’’.

 Joséphine Korassone Ndiaye confie que sa famille a été finalement contente de voir ce qu’elle est capable de faire. ‘’Ce n’était pas facile parce que je ne l’ai pas appris, je n’ai pas fait de formation, mais j’aime l’art. J’aime bien ce que je fais’’, dit-elle avec émotion, indiquant que la confection d’un tableau en perles lui prend ‘’énormément’’ de temps. D’ailleurs, la jeune étudiante a dû rater certains cours lorsqu’elle préparait le festival. ‘’À l’école, c’est un peu compliqué. Depuis que j’ai commencé à faire les tableaux, les gens m’appellent "l’artiste" quand je passe à l’université. Parfois, les étudiants disent que je fuis les cours. Parce que lorsque je préparais l’exposition, ce n’était pas facile de cumuler l’organisation avec les études. Mais j’arrivais à me rattraper’’, confie Joséphine Korassone Ndiaye.

La jeune artiste réalise des tableaux très colorés, dans lesquels elle aborde plusieurs thèmes dont la religion. Son inspiration lui rappelle son enfance. ‘’A l’école primaire, avec nos amies, on jouait avec les perles faisant le ‘Kocc’’’, se remémore-t-elle. ‘’Et lorsque j’ai eu cette révélation-là, je n’ai pas pensé à une peinture ou à autre chose, ce sont juste les perles qui sont ‘venues’, et j’ai commencé à faire avec. Parce que l’art est divers’’.

 Joséphine Korassone Ndiaye a également eu à exposer à l’université Assane Seck, en marge de l’inauguration de la cafétéria, mais aussi dans deux hôtels. Elle se définit aussi elle-même comme une entrepreneuse. ''En tant qu’étudiant, on peut cumuler le monde des études et le monde de l'entrepreneuriat, parce qu’on voit de nos jours des étudiants qui chôment’’, dit-elle. Elle a déjà un grand projet : construire une maison d’atelier.

BABACAR SY SEYE

Section: 
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel
Goncourt 2024
PRÉSENTATION TAARU SÉNÉGAL : La première Symphonie d'Amadeus
PARTICIPATION DES USA À LA BIENNALE DE DAKAR : Mettre en lumière l’influence de la culture africaine sur l'art américain
MARIAM SELLY KANE - JOURNALISTE : Une voix pour les femmes et les enfants
MBOUR - MONITORING SUR L'ÉMIGRATION CLANDESTINE : La Commission nationale des Droits de l'homme à la recherche de solutions
PROJECTION DU FILM ‘’FÀTTE XAJU FI’’ : Un appel à la mémoire pour la bonne gouvernance