Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé la cérémonie officielle de la cinquième édition des opérations "Setal Sunu Reew" destinées à donner un coup de balai au cadre de vie des Sénégalais. À cette occasion, il a promis une rénovation profonde de son ancienne école qui a abrité la cérémonie et la réduction des matières, pour aller vers plus de spécialisation.

Le lycée Demba présente un visage plutôt hideux depuis un certain nombre d’années. En effet, malgré plusieurs tentatives de réfection et de réparation des infrastructures de l’établissement, les bâtiments du lycée restent encore dans un état de délabrement avancé. Sur les 52 salles de classe dont dispose l’établissement, trois sont fermées pour vétusté avancée. Ce qui fait qu’il fonctionne actuellement avec 49 salles de classe pour un effectif total qui tourne autour de 4 150 élèves. Cela crée un manque de huit classes physiques pour éviter les effectifs pléthoriques dans les salles de classe, souvent partagées entre plus de 70 élèves.

Ce constat est suffisant, aux yeux du président de la République, pour l’amener à prendre des mesures définitives pour améliorer les conditions de travail des élèves et du personnel du lycée qui lui a ouvert le chemin des études supérieures. C’est dans cette perspective que Bassirou Diomaye Faye a annoncé un projet de réhabilitation et d’extension du lycée Demba Diop. Ces travaux permettront aux 67 classes pédagogiques du lycée de fonctionner correctement.

Pour autant, le président de la République a attiré l’attention des citoyens sur une remarque assez alarmante. ‘’Les derniers bâtiments construits sont plus fissurés que les anciens qui ont été construits par les Français. Pourquoi ces bâtiments sont-ils moins fissurés que les autres alors que nous n'arrivons pas à conserver ceux que nous avons réalisés ?’’, s’est interrogé Bassirou Diomaye Faye.

Sur cette lancée, il a invité les entrepreneurs sénégalais à plus de rigueur dans la construction des infrastructures publiques. ‘’Donc, tous ceux qui sont chargés de construire les bâtiments ne doivent pas penser à ce qu'ils doivent mettre dans leur poche, mais il faudrait plutôt penser qu'on investit dans la ressource humaine sénégalaise. Je vous invite à plus de rigueur dans la surveillance des travaux, parce qu'il y a trop de laxisme dans ce pays. Si un ouvrier est laxiste, c'est parce que son superviseur le lui permet’’, a soutenu le chef de l’État.

Par ailleurs, cette visite a permis à Bassirou Diomaye Faye de rencontrer à nouveau ses anciens professeurs, 24 ans après l’obtention de son bac, symbolisant son départ du lycée. Dans ce cadre, il a rappelé les valeurs que lui ont inculquées ses maîtres lors de ses années d’études dans ce temple du savoir.

Pour lui, l’enseignement est un sacerdoce et tout élève qui réussit doit retourner l’ascenseur pour permettre à la jeune génération de réussir à son tour. ‘’Ces enseignants continuent à donner au Sénégal les ressources humaines qui font sa respectabilité. Au plus haut niveau et à l'échelle mondiale, le Sénégal est particulièrement respecté. Partout où vous allez, vous trouvez des Sénégalais. Quand on vous parle des conditions dans lesquelles ces enseignants ont accompli leur sacerdoce, vous comprendrez qu'il y a de quoi soutenir les enseignants, de quoi être à leur côté. Mais aussi, il y a de quoi leur donner cette reconnaissance-là. Ce sont eux qui forment les piliers, les ouvriers qu'on ne voit pas’’, souligne-t-il.

S’adressant à ces vaillants professeurs qui ont formé des milliers de cadres éparpillés à travers le monde, il déclare : ‘’Pour tous ces fonctionnaires qu'ils ne voient plus, pour tous ces fonctionnaires-cadres du privé qu'ils ne voient plus, mais qui permettent à cet État de tenir dans des conditions extrêmement difficiles. Ce retour aux sources est un exemple que nous offrons à tous ceux qui sont venus dans cette école. Il faut se souvenir de ce que cette école a fait pour nous. Nous avons un devoir de restituer une partie de ce que l'école nous a donné.’’

‘’Réduire les matières, aller vers plus de spécialisation’’

Dans la foulée, il n’a pas manqué de formuler des conseils aux élèves avec lesquels il a entretenu une discussion de plusieurs minutes à son arrivée. Le président a profité de l’occasion pour exhorter les enfants à plus de travail et d’abnégation dans les études. ‘’D’abord, tout commence à l’école. Il y a un temps d’acquisition de la connaissance et le premier effort, c’est au niveau des élèves. Le gouvernement est en train de stabiliser l’éducation nationale pour qu’il y ait moins de grèves, pour que les curricula de formation soient délivrés, pour que l’élève n’ait pas de déperdition dans le cadre de son cheminement, pour être sûr qu’il a bénéficié du quantum horaire nécessaire. À travers la réforme des curricula, nous allons réduire les matières, aller vers plus de spécialisation et que le système permette moins de généralisation. Les élèves qui n’ont pas les aptitudes retourneront vers les filières professionnelles’’, a indiqué Bassirou Diomaye Faye.

Dans la foulée, le président a exprimé son sentiment d’être revenu 24 ans après dans l’école qui lui a donné le bac, parchemin qui ouvre les études supérieures. ‘’En franchissant la porte de ce lycée, je me rappelle toujours le premier jour et beaucoup de choses qui nous ont marqué. J'ai revu mes enseignants, ceux qui m'ont véritablement marqué pendant mon parcours. Le temps passe vite, mais les souvenirs restent. C’est dans cet établissement que je suis passé, il y a 24 ans. Durant tout ce temps, je parcourais entre 6 et 7 km en quittant le quartier Oncad pour venir au lycée Demba Diop. J’ai également rencontré mes anciens camarades de classe que j’ai tous reconnus. Je me rappelle la concurrence saine qui régnait dans notre classe et qui nous a valu beaucoup de bonnes choses’’, a laissé entendre Bassirou Diomaye Faye.

Ancien cours normal créé en 1946, devenu école normale en 1964, cet établissement a été érigé en lycée en 1985. Il a formé des milliers de cadres depuis lors.

Aujourd’hui, le lycée Demba Diop est le plus grand lycée du département.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)