Intégrer les langues maternelles dans le développement
La Journée internationale de la langue maternelle a été célébrée hier par l'Union nationale des associations de langues (UNAL). Une occasion saisie par les acteurs pour plaider en faveur de l'intégration des langues maternelles dans le programme scolaire qui, disent-ils, permettrait de mieux lutter contre l'analphabétisme.
Le représentant du Conseil régional de Dakar estime qu'il est nécessaire de valoriser le statut des formateurs en alphabétisation. ''L’État doit valoriser la promotion des langues maternelles en les intégrant dans le programme scolaire. Il est plus facile d'apprendre dans sa langue que dans une langue étrangère. Nos commerçants ont pris du retard parce qu'ils ne savent ni lire ni écrire. Donc cette intégration pourra leur permettre de faire la comptabilité dans leurs langues, de s'informer et de s'ouvrir au monde», a souligné Modou Fall.
De son côté, le président de l'UNAL, Landing Massaly, a souhaité une promotion des langues maternelles à partir des technologies de l’information et de la communication (TIC). ''La sauvegarde des langues et la formation des adultes à travers les TIC est un devoir, a-t-il dit. Nous devons donc élargir l'espace culturel et protéger notre patrimoine commun qu'est la culture. Car ce sont des outils puissants qui offrent à notre pays d'immenses opportunités pour élargir le terrain de l'éducation.''
Dans cette lancée, Landing Massaly s'est voulu catégorique. ''Tant que nos langues maternelles ne sont pas intégrées dans les curricula, notre pays ne pourra pas avancer. La diversité linguistique, au lieu d'être un obstacle, est plutôt une richesse qu'il convient de fructifier pour ensuite la transférer à la postérité'', a-t-il précisé.
Si le budget alloué au secteur de l'alphabétisation était signifiant, il ne l'est plus, a révélé Mame Libasse Kâ. La hausse des crédits notée à ce niveau vise justement à promouvoir les langues nationales. Selon le représentant du ministre de l'Education, ''le taux d'analphabétisme est très élevé. Il est de 57%. Aujourd'hui pour lutter contre cela, il est important de contribuer à cette intégration. On ne peut pas se développer sans les langues maternelles", a indiqué M Kâ. A signaler que le Sénégal compte aujourd'hui 21 langues codifiées.
Viviane DIATTA
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