Publié le 8 Apr 2025 - 20:53
JOURNÉE MONDIALE DE LA SANTÉ

Le MSAS entre bilan et perspectives

 

La célébration de la Journée mondiale de la santé a servi, hier, de tribune au ministère de la Santé et de l’Action sociale pour faire le point sur les  avancées, les résultats, mais aussi sur les goulots d’étranglement  qui pourraient remettre en question l’atteinte des objectifs.

 

“Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir”. C'est le thème, cette année, de la Journée mondiale de la santé célébrée, hier, par le ministère de la Santé et de l'Action sociale. Dans une note parvenue à notre rédaction, la tutelle a magnifié la journée et a fait un vibrant plaidoyer en faveur de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile.

Selon le MSAS, la situation de la morbidité et de la mortalité maternelles, néonatales, infantiles et de l’adolescent demeure une préoccupation de premier ordre pour le Sénégal. Ces dernières années, a précisé le document, des progrès importants ont été enregistrés. Ils se  traduisent par un ratio de mortalité maternelle qui est passé de 396 à 153 pour 100 000 naissances vivantes, entre 2010 et 2023. Pour ce qui est de la mortalité néonatale, elle est passée de 38 ‰ à 23 ‰ naissances vivantes entre 1997 et 2023. Pour la même période, la mortalité infanto-juvénile a enregistré une chute très importante, en passant de 139 ‰ à 40 ‰. 

Selon le MSAS, des actes forts ont contribué à l’atteinte de ces résultats. Parmi ces actes, on peut citer : la décentralisation de la formation des agents de santé dans les régions, l’amélioration de la disponibilité des ressources humaines dédiées à la prise en charge de la santé du couple mère-enfant par le recrutement dans la Fonction publique et la contractualisation de plus de 2 000 sages-femmes d’État, d’infirmiers et de médecins, la priorisation de la spécialisation des médecins en gynécologie-obstétrique, pédiatrie, anesthésie-réanimation en leur octroyant des bourses. On peut aussi citer : la politique intensive d’équipements et logistiques, l’amélioration de la disponibilité des produits et intrants d’importance vitale pour la santé de la mère et de l’enfant, jusqu’au dernier kilomètre, le renforcement des soins obstétricaux et néonatals d’urgence pour une meilleure accessibilité de la prise en charge des complications obstétricales par la délégation des tâches, capacitation de sages-femmes en échographie, l’ouverture de blocs obstétricaux dans certains centres de santé de référence.

Dans le même sillage s'inscrivent : le renforcement de la couverture sanitaire universelle avec la gratuité de la césarienne et des soins chez les enfants de moins de 5 ans et la mise en œuvre des différentes interventions se fait à travers des plans  et programmes quinquennaux sous le lead du ministère de la Santé et de l’Action sociale selon une approche multisectorielle avec l’appui des partenaires techniques et financiers. 

Le pôle mère-enfant d'une capacité litière de 150 lits bientôt disponible 

L'objectif du Sénégal, selon le document, c'est d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030. Toutefois, le pays reste confronté à des défis de plusieurs ordres. Les plus essentiels sont le renforcement du système de santé à travers le relèvement du plateau technique des structures sanitaires à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, la disponibilité de ressources humaines motivées et compétentes ainsi que la disponibilité des médicaments et d’intrants d’importance vitale, la mise en échelle de toutes les interventions à haut impact sur toute l’étendue du territoire, l’offre de service adaptée aux jeunes et aux adolescents, la redynamisation des soins de santé primaire et une réorientation de la santé communautaire.

Mais l’espoir est permis avec l’ouverture des pôles mère-enfant du centre hospitalier national de Diamniadio et du centre hospitalier régional de Tambacounda, l’ouverture prochaine du pôle mère-enfant du centre hospitalier national de Pikine d’une capacité litière de 150 lits qui révolutionnera la prise en charge du couple mère-enfant en prenant en compte le cycle de vie, le déploiement des innovations en matière de santé reproductive,  maternelle, néonatale et infantile pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale avec focus sur la prise en charge de l’hémorragie du post-partum et de l’éclampsie qui constituent les premières causes de mortalité maternelle au Sénégal, de la prématurité et l’asphyxie qui constituent les premières causes de mortalité néonatale au Sénégal). 

La source a aussi ajouté le passage à l’échelle des soins respectueux centrés sur le patient dans toutes les régions suite à la réussite de la phase pilote mise en œuvre dans les régions de Ziguinchor, Tambacounda, Thiès et Saint-Louis, le renforcement des équipements et des infrastructures sanitaires avec l’ouverture prochaine de tous les blocs opératoires des centres de santé de type 2 accompagnée de l’installation d’unités légères de néonatalogie et de services de néonatalogie spécialisés dans toutes les  établissements publics de santé du Sénégal, la redynamisation des soins obstétricaux et néonataux d’urgence qui prend en compte désormais les soins obstétricaux et néonataux d’urgence intensifs (Sonu I) qui viennent compléter les classiques structures sanitaires désignées soins obstétricaux et néonataux d’urgence de base (Sonu B) et les soins obstétricaux et néonatals  d’urgence complets (Sonu C) et la redynamisation de la surveillance des décès maternels, périnatals et riposte.

CHEIKH THIAM

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