Publié le 26 Mar 2013 - 04:25
JUSTICE – DÉCEPTION CHEZ JUGES ET AUXILIAIRES

Avec Macky Sall, tout reste à faire !

 

Pour bon nombre d'acteurs du milieu, Macky Sall «a juste nommé un ministre de la Justice chargé de la traque des biens mal acquis et de l’affaire Habré». La famille judiciaire n’est pas prête à décerner un satisfecit au gouvernement de Macky Sall qui fête son premier anniversaire ce 25 mars.

 

Dans le domaine de la justice, la seule prouesse réussie par le président Macky Sall à l’an 1 de sa gestion du pays, c’est d’avoir nommé un Garde des Sceaux ‘’chargé de la traque des biens mal acquis’’ et de ‘’l’affaire Habré’’. Ainsi tranchent presque à l’unanimité les acteurs de la justice. Ils jugent peu reluisant le bilan de l’actuel gouvernement sur le plan judiciaire. «La position commune de mes collègues, c’est que le ministre de la Justice n’a pas été nommée pour gérer le quotidien de la justice mais plutôt pour la traque des biens mal acquis et l’affaire Habré», assène un magistrat.

 

Le même sentiment domine chez les avocats et autres auxiliaires. ‘’Particulièrement, il n’y a pas de changements majeurs. Il faut juste noter ce phénomène nouveau dans le lexique juridique : la traque des biens mal acquis’’, analyse Me Baba Diop. Le pire, déplore l’avocat, c'est «l’immixtion de l’Exécutif» dans ladite affaire. ‘’Je suis choqué en constatant des ministres ou directeurs de société empiétant sur le fonctionnement de la justice en organisant des conférences de presse exclusivement sur la traque des biens mal acquis’’, se désole Me Diop. C’est pourquoi lui et son confrère, Me Assane Dioma Ndiaye, attendent avec impatience les réformes tant promises par l’actuel Chef de l’Etat durant la campagne électorale.

 

Durant les deux tours de l’élection présidentielle, le candidat Macky Sall promettait la réforme du Conseil constitutionnel : le faire passer de 5 à 7 membres, dont 3 seulement nommés par le chef de l'Etat, parmi lesquels le président de l'institution lui-même, un membre nommé par la majorité parlementaire, un autre par l’opposition parlementaire et les deux derniers par le Conseil supérieur de la Magistrature. Une promesse jusque-là non tenue. Idem pour la question du nouveau statut des magistrats et la réforme de la carte judiciaire qui attendent d’être matérialisées. Pour les travailleurs de la justice, c’est toujours le statu quo concernant «l’amélioration de leurs conditions de vie avec le relèvement des salaires, l’octroi du privilège de juridiction et l’augmentation de l’indemnité de judicature».

 

En revanche, même si tout n’est pas rose à leurs yeux, les acteurs judiciaires se félicitent des avancées notées en matière d’impunité. Allusion faite aux arrestations de personnalités politiques et maraboutiques. Parmi ces arrestations, il y a celle du guide des Thiantacounes, Cheikh Béthio Thioune. Indexé dans le double meurtre de ses disciples Bara Sow et Ababacar Diagne. Le ‘’super puissant’’ marabout sous le régime de Wade a passé plusieurs mois en prison avant de bénéficier d’une liberté provisoire pour des raisons médicales. Il s’y ajoute l’incarcération d’hommes de tenues suite à la mort de manifestants lors des violences préélectorales.

 

FATOU SY

 

 

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