Publié le 20 Nov 2024 - 11:25

L’ELEMENT NOUVEAU

 

Je ne parle pas de dossier judiciaire ou administratif. Je parle plutôt de la politique : la gestion et l’organisation de la « cité ». Quand j’entends des universitaires reprocher à ce régime de ne faire que du « dénigrement » ou de la « chasse aux sorcières » en concluant « : ils sont incompétents ». Je me demande s’ils sont sérieux. Si ce sur quoi porte le dénigrement n’ai pas fondé, il faut saisir la justice (l’appareil judiciaire). Aujourd’hui nous avons une vraie justice. En fait la question qui mérite d’être posée est la suivante : « le peuple a-t-il le droit d’être informé sur ou de la manière dont les institutions qu’il a générées sont gérées ? Le droit d’être informé revient au peuple et le devoir d’informer le peuple incombe aux mandataires de ce même peuple : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Il convient de rappeler que le seul mandant c’est le peuple ; c’est-à-dire le corps politique et social. Ces mandataires doivent utiliser tous les canaux ou supports de communication pour informer le peuple. Que signifie choisir pour celui qui ne comprend pas ? Après avoir choisi, malgré tout, que signifie pour lui suivre, contrôler ou évaluer ? A quoi sert l’information, la donnée ou l’élément de connaissance ? Elle sert à éclairer la décision et l’action. Or le vrai décideur c’est le peuple.

Quant à « chasse aux sorcières », permettez-moi de prendre cela au pied de la lettre comme un simple d’esprit. Une sorcière, on ne doit pas se contenter de la chasser ; il faut la tuer. La chasser serait déplacer le problème ; car on lui donne la possibilité par rapport au temps et à l’espace de sévir encore et encore. A titre d’exemple, Macky Sall est au Maroc mais sa capacité de nuisance, certes d’une moindre acuité, est encore là. Ces gens-là sont tout simplement des nécrophages ; en atteste la gestion du « fonds COVID ». Où est l’éthique, l’équité ou en un mot, la morale dans le comportement de ceux qui ont géré notre pays ? Avec Abdou Diouf c’était l’arrogance ; avec Wade, la médiocrité, avec Macky Sall, les deux antivaleurs à la fois : incompétence et arrogance sur le socle du complexe. Le complexe, faut-il le rappeler, il est double : supérieur et inférieur et il a comme corolaire la déchéance qui également est double : morale et intellectuelle. Mckhy est complexé et inculte. Il faut cependant lui reconnaître le mérite d’avoir provoqué de manière dialectique et sans le vouloir l’avènement du Jub-Jubal-Jubanti. Hegel (La Raison dans l’histoire) nous enseigne que le monde ou l’histoire marche par bonds à partir des contradictions (toute contradiction engendre création). Il fallait tomber aussi bas pour rebondir. C’est cela que nous vivons. Avec Macky, le Sénégal a atteint un niveau de déchéance sociale et politique qui s’explique par son déterminisme (origine et évolution sociales). Toute organisation ou système repose sur la JUSTICE (la fonction et l’organe). La fonction est morale dans son fondement et sa finalité ; l’organe renvoie à ceux qui portent la fonction : les juges, les procureurs, le garde des sceaux, Ministre de la justice ainsi que le Président de la République. Ce qui a manqué au Sénégal avec Macky, c’est l’équité pour la fonction et une éthique de l’équité pour l’organe.  

L’équité et l’éthique c’est justement ce que ces nouveaux dirigeants ont apporté ; c’est cela l’élément nouveau. Le Sénégal n’a jamais manqué d’esprits brillants (Thierno Souleymane Baal, Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, Amadou Makhtar MBow, Abdoulaye Wade, Ndatté Yalla, Aline Sitoé Diatta, Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf, Felwin Sarr…). Ce qui nous a manqué c’est une organisation sociale et politique propice à l’éclosion du génie du peuple. Tout peuple est un « peuple élu de Dieu ». Parlant du peuple juif, Roger Garody affirme qu’il n’y a pas de peuple élu de Dieu. Moi je crois au génie de chaque peuple. Le fondement et la finalité des connaissances, de la loi et de la religion sont d’ordre moral. Pour paraphraser Rabelais je dirais que science, loi et religion sans conscience ne sont que ruine de l’âme. Le fondement du Sénégal comme celui de toute forme d’organisation ou de système est d’abord moral. Ce n’est pas une affaire de : professeur (Senghor), Administrateur civil (Abdou Diouf), Avocat (Wade), ingénieur (Macky), Inspecteur des impôts (Diomaye/Sonko), de Rabin, de prêtre ou d’imam. JUBB-JUBBAL-JUBBABTI.

 

M. Emmanuel KABOU

Ancien Officier AIEA (Ministère de la recherche scientifique)

Ancien Directeur du CNDST (Ministère de la recherche scientifique)

Retraité de l’Ecole supérieure polytechnique 

Section: 
LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE SONKO : La nakba économique d’un agenda de sabotage systemique
L’intelligence du monde en héritage : Vernadsky, Teilhard, Senghor, Kane (Émission littéraire Impressions) ou le génie du don noosphérique
FMI-Sénegal : Un jeu du mille-pattes
A PROPOS DES COOPERATIVES PRODUCTIVES, SOLIDAIRES
Quelle réponse judiciaire aux crimes commis entre 2021 et 2024 ?
De la crise du débat dans l’espace public sénégalais
PASTEF : ATTENTION À LA PENTE GLISSANTE DES “72 HEURES” SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Du combat au pouvoir : le choc des réalités
HOMMAGE - 26 juillet 2020- 26 juillet 2025 : À contre-courant du tumulte ambiant : le legs de Babacar Touré
FRANC CFA : ENTRE FANTASME GEOPOLITIQUE ET REALITE ECONOMIQUE
Le car rapide ivre
Le Programme national de développement des Agropoles du Sénégal : Un levier stratégique pour transformer l’agriculture
Le règlement en cours de la crise dans l’Est du Congo : Le continent en spectateur face à des acteurs extérieurs engagés
Le duo Diomaye-Sonko, un espoir pour le Sénégal et pour l’Afrique : Jomaay mooy Sonko, Sonko mooy Jomaay, te tey la Waalo gën a aay !
Supprimer l’ASER, l’ANER et l’AEME ensuite fusionner  en une seule Agence nationale de l'électrification et de la transition énergétique (ANETE)
Refonder la formation professionnelle et technique à l’horizon 2050 : Vers une approche systémique, inclusive et transformative
Sénégal : Les Influenceurs au Cœur de la Communication Institutionnelle de l'État
Un mal et une porte de sortie pour l’université sénégalaise : Les antagonismes de personnalités qui contredisent l’effervescence intellectuelle
Plaidoyer pour une culture vivante : Le Sénégal ne peut se permettre d’enterrer sa mémoire et sa créativité
L’émergence d’une nouvelle ère : Le défi de financer le développement dans un monde en remous, sans argent et sans solidarité.