L’aînée des tarikhas au Sénégal
Le Sénégal est un pays à majorité musulmane qui compte pas moins de 10 tarikhas. Mais, la tidianiya qui enrôle plusieurs autres branches est sans conteste l’aînée des différents foyers religieux.
La tidjianiya pourrait être définie comme une école spirituelle appartenant à la science du Soufisme. Elle se distingue par un rituel qui comprend : le laazim, autrement dit le zikr, qui repose sur trois fondamentaux à effectuer chaque jour : 100 ''Istighfar'', 100 ‘’Salatou ala Naby’’ et 100 La ilaaha illa Lah.
Ces rituels ont pour objet de faire progresser les adeptes qui les pratiquent quotidiennement. Makhary Mbaye, dans son mémoire de maîtrise intitulé : ‘’Naissance et évolution du dahiratoul Moustarchidina Wal Mourtachidadi (1978-2002)'', souligne que la voie tidiane a été révélée à Abu Al Abass Ahmed Ben Mhamed Ben Al Mukhtar Ben Salim Al Tidjiani, en 1781.
Soit 44 ans après sa naissance. Mais son introduction en Afrique noire est l’œuvre d'un Maure du nom de Mouhamed El Hafiz qui a reçu la mission de la diffuser au Sénégal.
Ensuite, la tarikha devait être véhiculée par un autre saint du nom d’El hadji Oumar Tall (1797-1864). Après avoir évolué sous la tutelle de son père Sa Id, le saint homme est allé à Walata pour s'instruire.
Et c’est avec le Cheikh Mouloud Fall des Ida Ou Ali du Tarza que Cheikh Oumar reçut pour une première fois l’initiation à la voie Tidianite. De retour au Fouta, en 1854, cette zone peuplée à majorité de Toucouleurs fut complètement acquise à sa cause. Ensuite, il s’est mis à livrer des guerres saintes pour islamiser les païens.
C’est en 1902 qu’El hadji Malick Sy s’est installé dans la ville sainte de Tivaouane. Après avoir fait le tour du monde à la recherche du savoir, Maodo commença à implanter un peu partout des zawiyas (universités populaires), dans le seul but de mieux instruire ses disciples, mais aussi de préparer une élite populaire.
(Voire profil). C’est cette même année que ‘’le bourde’’, qui a pour seul but de chanter les louanges du prophète et d’implorer Allah, lors des 10 nuits précédant le jour de la naissance de Mouhamed (Psl), a été institué.
Les autres foyers tidianes au Sénégal
L’une des particularités de la confrérie tidiane est qu'elle comporte deux tendances : le ‘’tidianisme rénové’’ et le ‘’tidianisme omarien’', selon Makhary Mbaye. Le tidianisme rénové recoupe en gros les foyers de Tivaouane, avec El hadji Malick Sy, Kalocak sous la coupole d’El hadji Abdoulaye Niass, Dakar (avec la famille Seydou Nourou Tall) et Thianaba avec la famille d’El hadji Ibrahima Seck dit Serigne Thianaba.
La deuxième tendance qui se réclame d’El hadji Omar manifeste un caractère ethnique, car la quasi-totalité des talibés sont exclusivement en milieu toucouleur. A ces différents foyers religieux tidianes s’ajoutent la famille des Ndièguène de Thiès et celle de Médina Gounass.
La famille des Ndièguène est une tarikha contrairement aux autres. Elle est caractérisée par le ‘’Dakka’’ qui est un rituel à la hauteur du Gamou, mais qui est effectué dans la brousse, avec au menu des séances de zikr et prières.
CHEIKH THIAM