Pour la promotion du prêt-à-porter en Afrique
C’est aujourd’hui que sera lancé le Festival international de mode de Dakar (FIMODAK). Les organisateurs ont fait face à la presse avant-hier à la maison de la culture Douta Seck pour parler des objectifs de l’évènement.
En prélude à la première édition du Festival international de mode de Dakar (Fimodak) prévue en 2018, les organisateurs comptent donner, dès ce vendredi 6 janvier 2017 à Dakar, un aperçu de ce que font les créateurs africains. L’évènement va se tenir au musée de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) Théodore Monod. Il est organisé par le styliste Abdou Lakhate Guèye, qui vise à travers le Fimodak à pousser les Sénégalais à consommer ce qui se fait sur leur terroir. En effet, l’objectif principal du Fimodak est ‘’de promouvoir le consommer local en matière de prêt-à-porter, relever le niveau des acteurs à travers l’acquisition de connaissances académiques et professionnelles et mettre en place des cadres d’échange entre les créateurs, politiques et investisseurs’’.
Pour l’initiateur de cette rencontre, elle vient répondre à un certain nombre de questions que se posent les gens sur l’évolution de ce secteur. Lesquelles tournent généralement autour du curriculum des écoles de formation, le professionnalisme des acteurs et les mécanismes et approches à développer pour faciliter un approvisionnement correct du marché. D’ailleurs, un symposium va être organisé au cours du lancement du Fimodak afin d’échanger sur les interrogations suscitées et l’industrialisation de la mode en Afrique.
Par ailleurs, le lancement du Fimodak verra la participation de 28 créateurs qui travailleront sur le thème, ‘’le prêt-à-porter’’. Un choix qui se justifie, selon les organisateurs, par le fait que ‘’le prêt-à -porter africain tarde à s’affirmer sur le plan international à cause du manque de politique de consommation locale rigoureuse et de professionnalisme des acteurs’’. C’est ainsi que la créatrice Thiané Diagne regrette le fait que la mode sénégalaise ne soit point accompagné dans notre pays. Selon la styliste, les partenaires viennent à pas de tortue. ‘’Nous sommes des professionnels, on a besoin de soutiens pour la promotion de nos produits. Nous souhaitons être mieux pris en compte car, si on décidait de ne confectionner aucune tenue pendant une fête religieuse par exemple, cela allait se sentir dans tout le pays. Donc, les acteurs de la mode doivent être soutenus dans leurs initiatives’’, a-t-elle regretté.
De l’avis de la costumière Mame Faguèye Ba, il faut que le Sénégal ait son propre musée de la mode. ‘’Il y a de l’espace et des moyens pour ça. C’est juste l’engagement et la détermination qui manquent. Depuis que le président de la République est là (ndlr Macky Sall), le secteur de la culture est rangé aux oubliettes alors qu’il regorge de jeunes pétris de talent et qui veulent aller de l’avant ; et c’est aussi des jeunes qui contribuent au développement de leur pays’’, a-t-elle rajouté.
Pour le lancement du Fimodak, il est prévu deux défilés. Parmi les créateurs qui se sont donné rendez-vous à Dakar, l’on peut noter Salif Compaoré (Burkina Faso), Fayartlook (Sénégal), Ziza création (Gambie), Coura Cissé (Sénégal), Stéphanie Yandé (Sénégal), Baay Hubert (Sénégal), Mame Faguèye Ba (Sénégal), Thiané Diagne (Sénégal), Cheikha (France), Pacondiouly (Danemark), Ndèye Coumba Faye (Sénégal), Barros Coulibaly (Côte-d’Ivoire), Isabelle Anoh (Côte-d’Ivoire), Moussa Sambaré (Burkina Faso), Tyma Faye (Sénégal), Marième Seck (France), Parfait Ikouba (Cameroun) entre autres stylistes.
HABIBATOU WAGNE