Les médias face aux langues nationales en question
Après un premier livre sur l’œuvre du grand Cheikh Ahmadou Bamba, le professeur Moustapha Samb a publié ''Médias, langues nationales et organes de régulation en Afrique de l'Ouest'', dont la cérémonie de dédicace a eu lieu hier, à Dakar. Les grandes lignes de cet ouvrage s'articulent autour du long chemin de croix des médias africains face aux mutations démocratiques, la radio communautaire et le développement à la base, les organes de régulation des médias en Afrique de l'Ouest.
Pensant que ''les langues nationales étaient enfermées dans des ghettos au lendemain de l'indépendance'', l'auteur, enseignant au Centre d'études des sciences et techniques de l'information (Cesti), est revenu sur ce qui a inspiré son ouvrage, publié aux éditions ''Le Nègre international'' de Ely Charles Moreau.
A travers ce livre, financé par la municipalité de Dakar, l'auteur tente d'analyser le rôle des médias dans nos jeunes démocraties, en essayant de replonger dans la période d’après-guerre mondiale pour voir comment ils avaient lutté pour l’accès à l'indépendance, et après. Et la note est terrible : ''Les volontés politiques font tout pour que les langues maternelles ne marchent pas.''
En réalité, le Professeur Samb a constaté que les langues nationales avaient eu à jouer un rôle extrêmement important dans le processus actuel de médiatisation, partout en Afrique. Néanmoins, l'absence d'écriture était leur problème fondamental. Elles nécessitaient donc un travail en amont pour un développement de nos pays. ''C'est dans ce contexte qu'il faut camper le sujet pour voir et analyser la relation d'une part entre médias et langues nationales et d'autre part langues, médias et démocratie . Un pays ne peut se développer sans ses langues nationales'', a-t-il soutenu.
Dans la même lancée, d'aucuns ont pointé du doigt le manque d'équipement des radios communautaires, source de beaucoup de retard dans leur évolution. Par ailleurs, la prise en charge des journalistes en spécialisation des langues nationales fait défaut car l’État n'a pas subventionné cette presse parlée. Aussi Moustapha Samb a-t-il invité les autorités étatiques à une meilleure intervention si elle veulent trouver des solutions aux questions transversales au niveau de la francophonie.
Aida DIÈNE et Mariétou KANE
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