Le plaidoyer des femmes juristes pour l’avortement médicalisé
Mame Madior Boye, Marie Delphine Ndiaye, Nafissatou Diouf Mbodj sont, entre autres, les figures qui ont marqué l’association des femmes juristes du Sénégal, créée en 1974. Un hommage leur a été rendu ce samedi, à travers la projection d’un film qui a retracé le chemin parcouru en 40 ans. Au début, il s’agissait d’une amicale dont l’objectif était de faire connaître les droits des femmes aux populations. L’AJS a fini par devenir la première association féminine à s'occuper des problèmes de cette couche de la population. «Nous avons un bilan positif car quand l’association venait d’être formée, les femmes étaient exclues de la fonction publique et aujourd’hui, cela a changé», s’est réjouie la présidente Fatou Kiné Camara.
«Nous sommes optimistes, mais, il reste beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne le code de la famille. Il est temps de le réformer, de même que le code pénal», a expliqué la présidente de l’AJS. Qui a également expliqué le choix du thème de cette année : «nous faisons la fête et nous pensons aussi à ce qui ne va pas. On n’ose pas aborder les sujets tabous. Il est temps que l’accès à l’avortement médicalisé, en cas de viol et d’inceste, soit permis. Depuis 2004, l’Etat du Sénégal a ratifié ce protocole. Nous pensons qu’il faut qu’il soit mis en application. D’autant plus que chaque jour qui passe, des milliers de femmes meurent, parce que ce protocole n’est pas mis en application».
Fatou Guéwel chante "parité" pour les femmes juristes.
Joignant l'utile à l'agréable, l'artiste Fatou Guéwel est venue apporter sa touche, en chantant "Parité" et faisant vibrer la salle, au grand bonheur de la gent féminine. Les femmes juristes lui ont décerné un cadeau. Fatou Guéwel n’a pas été la seule artiste distinguée, le chanteur Ismael Lo a aussi reçu son prix pour sa chanson "Jigéén" dédiée aux femmes. "Je serai toujours à vos côtés pour vous magnifier, car vous le méritez", a-t-il dit tout en sourire. La ministre Awa Marie Coll Seck et le député Moustapha Diakhaté ont aussi reçu des distinctions. En attendant de fêter d’autres anniversaires, les femmes juristes ont promis de continuer le combat : celui d’intégrer les femmes dans les instances de décisions les plus importantes du pays.
NDEYE AWA BEYE