L'ancien ministre des Sports et actuel Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, a suggéré l'érection de l'arène nationale à Diamniadio. C’était à l’occasion d’une signature de convention entre la collectivité léboue et le ministère du Tourisme et des Transports aériens.
Le mouvement ''Pikine par les Pikinois'' vient d'avoir un allié de taille. Opposée à la construction de l'arène nationale sur le site du Technopôle, cette structure peut désormais compter sur l'appui du Grand Serigne de Dakar. Abdoulaye Makhtar Diop a affirmé vendredi son opposition à l'érection de cette infrastructure à Pikine et a affiché les raisons.
''La construction de l’arène nationale hors de la ville de Dakar est une bonne chose, parce qu’il y a l’autoroute à péage, cela facilite plus le déplacement des amateurs. En plus, pour les problèmes de sécurité, les gens seront mieux protégés. Parce qu’en même temps qu’on va construire l’arène, on va installer un périmètre de sécurité'', a dit l'actuel chef de la collectivité léboue, interpellé sur la question très polémique de la construction de l’arène nationale.
''L'arène rendra Diamniadio agréable''
Pour le dernier ministre des Sports sous le régime d'Abdoulaye Wade, cette question devrait être dépassée. ''Maintenant, puisqu’on a l’argent, le lieu ne doit pas poser problème'', a-t-il estimé. Précisant : ''pour mon opinion personnelle, je pense que l’arène doit être construite à Diamniadio. Ce site a plus d’espace.
En plus, ce sera une ville dans les années à venir avec les constructions qu’on y fait. Et pour finir, le sommet de la Francophonie doit se tenir là-bas. Déjà, il y a sur place de jolies infrastructures, comme la Chambre construite par les Turcs. Donc l’arène ne rendra le lieu que plus agréable. Sans oublier qu’avec l’autoroute à péage, ceux qui quittent Dakar ne feront que 15 minutes de route''. Selon le dignitaire lébou, ''c’est cela qui réglera le problème de tout ce bruit autour du Technopôle’’.
Abdoulaye Makhtar Diop a aussi évoqué les soucis écologiques pour défendre son point de vue. Il a d'ailleurs soutenu que ''ceux qui défendent l’environnement de Pikine ont raison''. Construire une arène là-bas pourrait détruire l’écosystème'', a-t-il martelé.
''Le budget du ministère que j’avais n’a jamais eu de promotion d’investissement pour l’arène''
L'ancien responsable du Parti socialiste est également revenu sur les problèmes qui ont freiné le projet sous le régime libéral de Me Abdoulaye Wade. ''Le plus difficile, c’était de réunir les fonds nécessaire pour pouvoir construire cette arène. Si vous avez bien suivi le dossier de l’arène, on a toujours voulu la construire.
Mais le budget du ministère de la Jeunesse que j’avais n’a jamais eu de promotion d’investissement pour l’arène. L’argent pour la construction était inscrit dans le budget du ministère de l’Urbanisme ; et ça, c’était pour préparer le terrain. Et pour la première fois, il est inscrit hors du budget du Sénégal'', a-t-il révélé. Pour lui, le plus difficile, qui est de trouver des fonds, ''est passé''.
L’affaire de la construction de l’arène nationale, un projet de 24 milliards, n'a toujours pas trouvé de consensus. Elle oppose deux camps de Pikine. Mardi, des mouvements politiques de Pikine Nord regroupés au sein du Front pour la défense de l’arène nationale à Pikine, ont apporté leur soutien au ministre des Sports et de la Vie associative, Mbagnick Ndiaye, lors d'une rencontre au Building administratif.
''Nous disons oui à la construction de l’arène nationale de lutte. La ville de Pikine réclame son arène'', avait affirmé Bernard Ousmane Ndiaye, un des membres de cette association.
AÏDA DIÈNE & KHADY FAYE