Les ''interventions dispersées'' causent de faibles résultats
Malgré les efforts consentis dans la lutte contre la pauvreté, les résultats attendus n'ont pas toujours été au rendez-vous, a admis le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Mame Abdoulaye Guèye, hier à Dakar lors d'un atelier de réflexion sur les stratégies d'articulation des programmes d'autonomisation des groupes vulnérables. Lequel se tient du 20 au 22 août à la Polyclinique de Médina.
''Parmi les facteurs explicatifs, il y a le manque de coordination et d'harmonisation des interventions. Il est important de noter les limites de l'assistanat et d'opter définitivement pour une stratégie d’autonomisation. Celle-ci s’affirme comme la voie royale de la lutte contre la pauvreté et est quasiment adoptée par l’ensemble des acteurs évoluant dans le secteur'', a soutenu M. Guèye. Il a estimé que les actions doivent être mieux coordonnées pour une meilleure efficacité. En effet, la revue des filets sociaux de sécurité menée au Sénégal par la Banque mondiale en 2011 a montré une multiplicité des interventions et la non rationalisation des efforts. Et d'après Mame Abdoulaye Guèye, une analyse de la vulnérabilité par rapport aux catégories sociales les plus affectées par la pauvreté permet de relever plusieurs contraintes liées à l’insuffisance des stratégies de mise en œuvre des politiques et programmes de protection sociale et à l’inadéquation des réponses institutionnelles.
"La lutte contre la pauvreté constitue un objectif stratégique pour le gouvernement et c’est à ce titre que plusieurs documents de référence ont été validés et adoptés'', a-t-il dit, citant deux documents stratégiques de réduction de la pauvreté et celui de la politique économique et sociale.
M. Guèye a engagé la Direction générale de l’action sociale à mettre en place, en relation avec l’ensemble des structures concernées, un cadre souple pour une meilleure coordination des interventions. "Cette grappe de convergence, concentrant l’essentiel des interventions sociales, constituera le réceptacle de mesures destinées à donner aux catégories vulnérables davantage de moyens pour s’affranchir du cercle vicieux de la transmission de la pauvreté", a-t-il expliqué.
Pour le directeur de l'action sociale, docteur Cheikh Ndiaye, les programmes de prise en charge des groupes vulnérables sont conçus de manière isolée par différentes structures à travers des objectifs propres à chacune. ''Ces interventions dispersées sans un cadre harmonisé prédéfini ne militent pas en faveur d'une cohérence des actions et une efficience des ressources en vue d'une prise en charge holistique et efficace des groupes vulnérables. C’est pourquoi, un consensus devra se bâtir autour des principaux intervenants. Ainsi, chaque entité pourra consolider les acquis de son prochain et initier de nouveaux chantiers’’, a-t-il indiqué.