LUTTE CONTRE LE TRAFIC DES STUPÉFIANTS PAR VOIE MARITIME
Le Colonel Alioune Ndiaye prône la coordination d'actions à l’échelle régionale
La lutte contre le trafic des stupéfiants constitue un défi majeur en Afrique de l'Ouest. Pour juguler ce phénomène, les Douanes plaident pour une coopération régionale réelle des actions.
Le trafic illicite de stupéfiants continue de polluer les pays de l'Afrique de l'Ouest. Pour lutter contre ce phénomène qui prend de plus en plus de l'ampleur, le coordonnateur de la direction générale des Douanes, Colonel Alioune Ndiaye, a soutenu qu'il faut une coordination d'actions à l’échelle sous-régionale. Il l'a souligné hier lors du démarrage du séminaire sous-régional du Programme SEACOP.
''Les saisies récurrentes et parfois de quantités très importantes de drogues dures en provenance des pays producteurs prouvent à suffisance que nos pays sont devenus des zones de transit privilégiées mais aussi malheureusement, de consommation'', a dit M. Ndiaye.
Pour endiguer la montée de ce fléau source d'insécurité, le directeur régional a estimé qu'il faut une coordination des actions à l’échelle sous régionale, avec l'aide de l'Union européenne. ''Il est de notre devoir de nous organiser, et de nous approprier le «Programme Route de la Cocaïne» de l’Union européenne. Nous devons renforcer nos capacités pour valoriser nos ressources humaines, améliorer la coopération sous-régionale et régionale, harmoniser nos politiques pour arriver à une meilleure gestion du renseignement, base sans laquelle tout effort risque d’être vain'', a-t-il insisté.
Au Sénégal, poursuit-il, sur instruction de l’Autorité politique, toutes les forces de défense et de sécurité ont mis leurs capacités d’intelligence en commun et mutualisé leurs moyens pour une plus grande efficacité opérationnelle dans la lutte contre toutes les formes de criminalité.
Toutefois, reconnaît le colonel Ndiaye, cette lutte doit déborder de l’intérieur des frontières et donner lieu à une synergie d’actions de tous les services impliqués des pays.
Pour la représentante de l'Union européenne Valérie Miranda, malgré les progrès obtenus jusqu'à présent, la menace que constitue la criminalité organisée reste toujours réelle et nécessite une coopération régionale réelle. ''Les ressources ont été déjà allouées pour continuer les activités de SEACOP en Afrique de l'Ouest et pour les étendre aussi dans d'autres pays en Afrique du sud ainsi qu'aux Caraïbes.
Ceci dans un esprit transe-régional, qui nous permettra de répondre de manière active aux menaces des organisations criminelles transnationales et de faire du SEACOP une véritable plate-forme de coopération sud-sud'', a informé Mme Miranda.
Durant ces deux jours de rencontre, l’exercice consistera à partager des procédés de recueil, d’exploitation et d’échange de renseignements maritimes mais aussi d’affiner les techniques de contrôle en mer afin de mieux sécuriser l’espace ouest africain.
Le SEACOP est un programme financé par l’Union européenne et dédié, à titre principal, à la lutte contre les stupéfiants par voie maritime. Le Programme ''Route de la cocaïne'' (PRC) dont il dérive se fixe, entre autres objectifs, d'intercepter les flux de cocaïne transitant par l’Afrique de l’Ouest à destination de l’Europe par air (AIRCOP) et par mer (SEACOP).
VIVIANE DIATTA
Section: