Les putschistes tentent de rompre leur isolement
De plus en plus isolés à l'étranger comme au Mali, les auteurs du putsch contre le président Amadou Toumani Touré tentaient samedi de mettre fin à la dangereuse incertitude dans le pays et de garder le contrôle de la situation face à une possible contre-offensive loyaliste. Installé dans son quartier général de la caserne de Kati, près de Bamako, le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo a eu samedi une série d'entretiens, notamment avec l'ambassadeur de France Christin Rouyer, a rapporté dans la soirée la télévision publique ORTM, sous contrôle des mutins. Au cours d'une journée sans incident majeur, mais toujours marquée par des pillages isolés et une relative tension dans certains quartiers, les putschistes du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) ont appelé à la réouverture des stations essence, alors que le carburant commence à manquer en ville. "Des mesures sécuritaires ont été prises depuis 04H00 du matin" pour prévenir les pillages, a assuré un porte-parole sur l'ORTM. Des numéros verts ont été mis à la disposition de la population "à toutes fins utiles" et "par souci de sécuriser les biens et les personnes".
Dans une autre déclaration, le CNRDRE a "invité tous les porteurs d'uniforme à rejoindre les casernes pour un contrôle physique", et rappelé que "les commandants d'unités sont responsables des hommes et des matériels". Dans la matinée, l'ORTM a diffusé une brève intervention du capitaine Sanogo, apparemment tournée la veille, pour démentir des rumeurs sur son sort et la situation à Bamako, alimentées par une brève interruption du signal de la télévision publique vendredi soir. "Je vais bien avec tous mes hommes, il n'y a actuellement aucun problème", a simplement déclaré, souriant et détendu, le chef de la junte, tandis que l'un des adjoints affirmait que "toute l'armée est avec nous".
(jeune afrique)