Publié le 8 Apr 2014 - 03:07
MALI

Moussa Mara remplace Oumar Tatam Ly au poste de Premier ministre

 

La présidence malienne a annoncé ce samedi 5 avril la nomination de Moussa Mara, jusqu’alors ministre de l’Urbanisme, au poste de Premier ministre, en remplacement d’Oumar Tatam Ly, démissionnaire. Mais a-t-il vraiment démissionné de son plein gré ?

 

C’était en janvier 2014. Alors qu’il recevait les vœux du gouvernement malien, le président Ibrahim Boubacar Keïta, annonçait publiquement qu’il renouvelait sa confiance au Premier ministre malien, Oumar Tatam Ly. Quatre mois plus tard, il met fin à ses fonctions. Il s’est donc forcément passé quelque chose. « Le Premier ministre a été viré », explique un proche du chef de l’État malien, qui donne des détails : ses résultats n’étaient pas satisfaisants.

Faux, répond un proche du Premier ministre démissionnaire. Oumar Tatam Ly n’en pouvait plus, confie-t-il. Trop d’interférence dans son travail. Sans compter qu’une frange du Rassemblement du peuple malien, le parti présidentiel dirigé par le député Karim Keïta, fils du président IBK, voulait en découdre avec lui. Alors il a préféré jeter l’éponge, continue cette même source.

En début de semaine, sans être démentie, la presse malienne affirmait que le torchon brûlait entre le Premier ministre et Karim Keïta. En attendant de savoir exactement ce qui s’est passé, Oumar Tatam Ly, qui sera resté sept mois à la primature, laisse une image d’homme intègre, mais également de gros travailleur.

Qu'en pense le premier intéressé ?

Oumar Tatam Ly n’a pas été viré, mais c’est lui qui a claqué la porte. Dans sa lettre de démission, il évoque les raisons. Il explique qu’il n’est pas plus dans une position de remplir sa mission.

Il parle également de « vues différentes » entre le président de la République et lui sur plusieurs sujets. Le Premier ministre démissionnaire ne cache pas son amertume. Dans sa missive par exemple, avec dates précises, il affirme avoir tenté de convaincre le président IBK de la nécessité de revoir le style de gouvernance actuel, notamment « les dysfonctionnements et des insuffisances relevés dans la marche du gouvernement, et qui réduisent grandement sa capacité à relever les défis».

Karim Keïta, député à l’Assemblée nationale et fils du président malien, a-t-il joué un rôle dans la démission du Premier ministre ? Dans sa missive, Oumar Tatam Ly ne le cite pas, mais depuis quelques temps, une partie de la presse malienne accuse ouvertement ouvertement Karim Keïta de mettre les bâtons dans les roues du Premier ministre démissionnaire. Ce dernier visiblement pour marquer le coup, a présenté sa seule démission, sans celle du gouvernement.

Moussa Mara, un politique rigoureux

Son successeur, Moussa Mara, et le président IBK se connaissent plutôt bien. En 2007, les deux étaient candidats à la députation dans une même commune de Bamako. A l’époque, le nouveau Premier ministre avait mis en ballotage celui qui est aujourd’hui son patron. Moussa Mara est âgé de 39 ans. Expert comptable de formation, il se veut rigoureux dans la gestion de la chose publique. Il est l’un des premiers responsables politiques à avoir rendu public son patrimoine.

Ancien maire de la commune 4 de Bamako, il a plutôt laissé de bons souvenirs à ses administrés. Véritable boîte à idées, il est pour le développement par la base. Dans un passé récent, alors qu’il était encore ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, il n’avait pas hésité à faire détruire des immeubles illégalement bâtis.

Le nouveau Premier ministre malien est également un homme politique. Il dirige un parti politique de la mouvance présidentielle, Yéléma, le changement. Candidat malheureux à la présidentielle de l’an dernier, il a soutenu au second tour le candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Aujourd’hui, il a essentiellement un objectif : sortir le Mali définitivement de la crise.

RFI

 

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