La 8e édition d’un retour en force
C’est ce week-end, plus précisément le 8 mars dernier, que se clôturait la 8e édition du MASA. Cette cérémonie, suivie d’un méga concert dont les têtes d’affiches étaient Alpha Blondy et DJ Arafat, fut la cerise sur le gâteau d’une semaine forte en culture.
Après sept années d’une absence remarquée due à la crise politico-militaire qui a paralysé le pays pendant plus d'une décennie, le Marché des Arts du Spectacle (MASA) de Côte d’Ivoire, ouvert le 1er mars, s'est terminé ce week-end, en apothéose.
Cette 8e édition, placée sous le thème des ‘’arts du spectacle face au défi du numérique’’, était pour la première fois presque entièrement financée par le gouvernement ivoirien et ses partenaires depuis la création de l’événement en 1993, «à hauteur de 80%», a révélé le Pr Youssouph Konaté, directeur général dudit festival. Il s'est félicité, par la même occasion, du fait que l’essentiel des journalistes couvrant l’événement étaient africains.
Si le mode de financement du MASA a radicalement changé en mettant l’accent sur le fait que les ressources soient locales, c’est parce que l’événement est d’une importance stratégique pour l’image et le secteur culturel du pays.
«Le MASA permet au pays d’avoir des retombées économiques, mais c’est surtout une formidable plate-forme pour les artistes de la sous-région, qui vont, de façon rapide, pouvoir former des réseaux et concrétiser des opportunités qu’ils n’auraient pas ailleurs», explique Youma Fall, chargée culturelle de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dont le secrétaire général, Abdou Diouf, était présent à Abidjan.
Outre les P-Square, les Magic System, Alpha Blondy ou encore DJ Arafat, tous venus mettre le feu au stade Houphouët-Boigny en tant que têtes d’affiches des concerts d’ouverture et de clôture de l’événement, la véritable sensation du MASA a sans conteste été le Guinéen Souleymane Koly.
Son spectacle, «Parole de Femme», est une pièce qui donne la parole aux femmes africaines sur leur place dans la société qui les voit pourtant naître… Excision, mariage forcé, carcans sociaux et besoin d’entreprendre, de se réaliser, étaient ainsi au cœur d’une série de sketchs mêlant chants et danses populaires, marque de fabrique de l’ensemble Koteba.
Revenu depuis trois ans dans son pays natal, la Guinée, pour les besoins d’une troupe qu’il est en train de monter (la fameuse Koteba guinéenne), le réalisateur revenait à Abidjan mercredi dernier pour montrer, pour la première fois, le travail qu’il a accompli avec ses nouveaux comédiens
Sophiane Bengeloun