Publié le 26 May 2013 - 18:21
MARCHE À MBACKÉ

 Le PDS en démonstration dans le Baol

 

En rogne contre le pouvoir à cause des poursuites et emprisonnements de certains de ses membres accusés d'enrichissement illicite, dont Karim Wade, le Parti démocratique sénégalais à encore mobilisé à Mbacké.

 

Comme à Dakar, le 23 avril dernier, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a fait une démonstration de force hier après-midi à Mbacké, lieu choisi pour sa deuxième marche de protestation contre les poursuites et emprisonnements de certains de ses membres accusés d'enrichissement illicite, dont Karim Wade.

 

"Le pays est bloqué ; les marabouts sont déçus de Macky Sall ; la marche des libéraux va balayer tout sur son passage, les trotskistes, les opportunistes. Wade, Touba récunà (Wade, Touba regrette...", pouvait-on, entre autres, lire sur les pancartes portées par les nombreux militants libéraux venus répondre à la mobilisation libérale. Cette marche qui se voulait régionale aurait même dépassé les attentes de ses organisateurs.

 

Devant une foule estimée à près de 4 000 personnes étendue sur plus de 300 mètres, les ''frères'' de l'ex-président de la République, Abdoulaye Wade, ont en outre parlé des difficultés auxquelles le Sénégal est confronté. "Nous n'allons pas laisser Macky Sall détruire ce pays que Wade à construit de main de maître", a déclaré le coordonnateur national du PDS, Oumar Sarr. Il a avancé que cette mobilisation montre que le pays ne veut plus de Macky Sall et de son régime. "Nous allons maintenir cette pression pour que Macky nous laisse ce pays intact, pour que nous puissions continuer sa construction comme Wade l'avait déjà fait", a ajouté M. Sarr, qui fait l'objet d'une enquête dans le cadre de la traque des biens dits mal acquis.

 

 Le lieutenant de Wade s'est ainsi offusqué des arrestations de militants libéraux comme Aïdara Sylla, Ndèye Khady Guèye, mais surtout de Karim Wade dont le nom est revenu le plus dans les discours des libéraux. Le considérant comme ''un otage politique'', ils ont exigé sa libération si Macky Sall veut une stabilité dans le pays.

 

Pour sa part, l'ex-ministre de l'Agriculture, Khadim Guèye, originaire de la zone, a accusé le régime de Macky Sall de malmener les paysans. D'après lui, depuis qu'il a accédé au pouvoir, les paysans ne disposeraient plus de semences de qualité, et que la campagne agricole en vue serait partie pour être l'une des pires connues depuis des années. M. Guèye et ses frères libéraux ont cité également les problèmes d'inondation, les grèves scolaires, la cherté de la vie, etc.

 

La reprise des collectivités locales

La foule de militants a à ce point dopé certains responsables qu'à la fin de la marche, ils ont lancé un appel à une inscription massive sur les listes électorales afin de remporter les élections locales prochaines dans toutes les collectivités locales du pays. "Nous allons montrer à Macky Sall qu'il est minoritaire dans ce pays et que ces élections locales lui serviront de test. Et là, il va à coup sûr se ressaisir. Mais quoi qu'il fasse, il va perdre ce pays en 2017," a lancé un militant libéral. La manifestation a pris fin vers 18h30.

 

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Une audience-éclair avec le khalife

 

Avant de rallier Mbacké dans l'après-midi d'hier, les responsables libéraux ont été reçus en audience par le khalife général des mourides à Touba. Mais le tête-à-tête n'aura duré que le temps d'une rose, car les libéraux sont ressortis quelques instants après leur entrée dans la grande salle où le khalife recevait les talibés, juste après la prière. Ils n'ont même pas eu le temps d'échanger avec le saint homme. Juste après leur présentation, Serigne Sidy Mactar Mbacké a tendu les mains pour dire des prières à Oumar Sarr, Madické Niang et Bara Gaye.

 

Babacar DIOUF

 

 

 

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