Une économie affaiblie
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L’économie de la musique fait face a à des difficultés énormes. Malgré la forte production de la part de ses acteurs, ce secteur voit ses revenus baisser de jour en jour. Celle-ci a été l’ordre du jour, lors du salon journalistique ‘’Ndadje’’, organisé par le Goethe Institut au Théâtre national Daniel Sorano.
Dans le cadre de la 2e édition du salon journalistique ‘’Ndadje’’ qui vise à encadrer et à renforcer les capacités des journalistes culturels, une session ouverte sous le thème ‘’L’économie de la musique‘’ a été organisé, il y a quelques jours au Théâtre national Daniel Sorano.
Parler de l’économie de la musique inclut indubitablement la question du dispositif de mise en œuvre. En effet, selon le conférencier Ousmane Faye, dans le secteur des industries culturelles et créatives, la contribution de celle-ci dans le développement socio-économique au Sénégal et en Afrique de l’Ouest ‘’reste faible’’. Cela s’explique, pour lui, par le manque de professionnalisme des acteurs, entrainant l’accès difficile aux créations de qualité du public qui est également dû à ‘’un environnement dans lequel les acteurs sont fragilisés à cause du manque de dispositifs d’accompagnements financiers guidé’’.
Promulgation prochaine d’une loi sur le statut de l’artiste…
C’est dans ce sillage qu’il affirme que l’Etat du Sénégal (les acteurs et les gouvernants), en s’engageant dans une dynamique de dialogue inclusif, promeut une communauté d’acteurs engagés dans le même rêve. Dans ce sens, M. Faye a fait savoir qu’au Sénégal, ‘’la promulgation prochaine d’une loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture, appelle à une prise en main, par les acteurs, de l’élaboration et la proposition par eux-mêmes des contenus réglementaires à mettre dans cette loi d’ordre général’’.
Cependant, malgré ces quelques efforts notés, la difficulté dans la coordination et la poursuite des travaux de réflexion et de rédaction du projet de réglementation du secteur de la culture persiste, a regretté le conférencier. Ainsi, les artistes et les exploitants des œuvres de l’esprit gagnent de moins en moins d’argent. De nouvelles collaborations intermédiaires (Internet et la téléphonie mobile) qu’il faut aussi prendre en compte apparaissent. ‘’Dans leur niveau du paradigme, ils doivent prendre la mesure du numérique en pensant au prolongement de leurs créations et de leurs productions vers les écrans de plus en plus connectés’’, a-t-il détaillé.
Pour ce qui est de la musique, Ousmane Faye soutient que le manque de ressources tant humaines, financières que non-financières explique le fait qu’elle souffre de la ‘’qualité de sa production, malgré une fabrication importante portée plus par des acteurs prolixes que des producteurs et investisseurs’’. Il ajoute qu’il n’y a aucune étude sur les habitudes de consommation des biens et services culturels du Sénégal. Le piratage à grande échelle, avec la distribution du digital, notamment au sein de la diaspora, en est aussi un facteur d’affaiblissement, d’après lui.
En tant qu’entreprise, le secteur culturel, et plus particulièrement la musique, nécessite des solutions urgentes afin de résoudre les questions de la rémunération équitable, la couverture sociale, la diligence pour la copie privée, entre autres, a soutenu M. Faye.
Pour rappel, ce salon journalistique ‘’Ndadje’’ va regrouper une quinzaine de journalistes dans des sessions de formation, au cours de sept séances allant de juin à décembre 2021.
ARAME FALL NDAO