Publié le 18 Mar 2013 - 19:18
MARCHE DES ÉLÈVES AGRICULTEURS DE ZIGUINCHOR

 Des lacrymogènes leur barrent la route de la capitale

Partis de Ziguinchor à pied depuis 14 jours pour rallier Dakar, une cinquantaine de futurs techniciens de l’agriculture ont été stoppés, samedi, à la direction de la Protection des végétaux, à Mbao, par les forces de l’ordre.

 

Ils sont plus d’une trentaine d’étudiants, armés de sacs au dos et de bouteilles d’eau, en provenance de la capitale du Sud, qui ont atterri samedi à Dakar. Les élèves techniciens de l’agriculture de Ziguinchor réclament leur insertion dans la fonction publique. Après 14 jours de marche, ils sont arrivés à Mbao où ils ont été reçus en audience par le ministre de l’Agriculture, dans les locaux de la direction de la protection des végétaux. Au cours de la rencontre, le ministre de tutelle leur a annoncé qu'il allait s’en ouvrir à ses supérieurs. Ce que les étudiants ont refusé d'entendre, voulant des promesses fermes.

 

Sur ces entrefaites, les marcheurs ont voulu sortir et reprendre leur trajet vers le centre-ville, mais c’était sans compter avec la détermination de hommes de la LGI de Mbao, qui leur ont barré la route. Après près d’une heure de conciliabules, les élèves techniciens, contre mauvaise fortune bon cœur, se sont résignés à passer la nuit dans les locaux de la Dpv.

 

Même scénario le dimanche. Ils ont été empêchés par les gendarmes de poursuivre leur chemin. Les grenades lacrymogènes des pandores les ont contraints à battre en retraite pour se réfugier dans les locaux de la Dpv. «Nous avons prévu d’aller à Dakar, car les choses qui n’ont pu être réglées à Ziguinchor ne le seront pas à Rufisque ou à Mbao», a déclaré leur porte-parole, Ousseynou Kâne . Très marqué par la fatigue, il dira : «Nous disons non à l’injustice. Certes, on ne nous avait pas promis le recrutement dans la fonction publique, mais puisque le projet a été mis en place par un décret et que la donne a aujourd’hui changé, avec la place importante qu’occupe l’agriculture dans ce monde, nous estimons que nous avons notre place dans cette fonction publique».

 

Les étudiants en agriculture renseignent que les services départementaux et régionaux de l’agriculture consacrés à la recherche pour le développement rural sont frappés par un manque criard de personnel. ''Si vous allez dans les Sdrdr et les Drdr ou à l’Isra, ainsi qu’à la Sodagri, vous verrez qu’il y a un déficit chronique d’agents de l’agriculture'', a ajouté Ousseynou Kâne.

 

Les trois promotions, dont le total fait 89 étudiants, finissent leur formation à la fin de l’année scolaire et universitaire en cours. 25 parmi eux sont en 3ème année. En attendant, les étudiants comptent aller jusqu’au bout de leurs revendications, malgré le blocus installé par les gendarmes, devant les locaux de la Dpv. Ils peaufinent des stratégies pour venir à bout de leur peine.

 

PAPE MOUSSA GUEYE

 

 

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