Le PDS crie à une «agression contre la démocratie»
Indignée par l'interdiction de sa manifestation de mardi «sur instructions de Macky Sall», le Pds en appelle à l'équité des ambassades occidentales à Dakar et promet de revenir à la charge à Pikine dès la semaine prochaine.
C’est la mort dans l’âme que les libéraux ont accueilli la mesure d’interdiction de la marche qu’ils avaient prévue d’organiser le mardi dernier dans la banlieue. Selon Oumar Sarr, coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (PDS), «cette mesure d’interdiction est une agression, on ne peut plus claire, contre la démocratie et notre constitution». Laquelle «garantit les droits collectifs, notamment les libertés civiles et politiques : liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté de presse, liberté d’association, liberté de réunion, liberté de déplacement, liberté de manifestation», indique-t-il dans un communiqué parvenu à EnQuête.
Les libéraux sont d’autant plus «furieux» qu'à la veille de l’événement, alors qu’ils avaient commencé à mobiliser leurs partisans et les populations, «le Préfet, sur instructions de Macky Sall, a interdit la marche, semble-t-il, d’après la presse, après que celui-ci a exploité les rapports des renseignements généraux». A en croire Oumar Sarr et Cie, «les populations, notamment celles habitant la banlieue, sont révoltées de cette interdiction, et plus généralement, de l’inaction et du mépris des autorités étatiques». Mais elles restent «plus que jamais mobilisées pour la résolution durable de leurs problèmes» car, «ils savent maintenant qu’ils ont été trompés» par un gouvernement qui «n’est pas disposé à respecter ses engagements contre la vie chère et la gabegie».
Le Pds indique qu’«après la manifestation du 23 avril à Dakar», celle du «8 mai aurait dû être la plus grande marche de la banlieue dans l’histoire du Sénégal». «Trop, c’est trop !», crient les libéraux pour qui «les gens d’en haut se goinfrent, augmentent leurs salaires sans vergogne» au moment où «ceux d’en-bas croulent sous la misère et les prix des denrées de première nécessité de plus en plus élevés, de plus en plus insupportables». Les libéraux rappellent que «cette interdiction vient après le non respect de la présomption d’innocence, le refus de la liberté de déplacement» condamnés «sans équivoque par la CEDEAO. A cela s’ajoute «l’arrestation arbitraire de notre frère Karim Wade, premier prisonnier politique, dans un dossier bâclé» et celle de «Thierno Ousmane Sy, Alioune Aïdara Sylla et Ndèye Khady Guèye» qu’ils considèrent comme des «otages politiques». Autant de «manquements graves dans une démocratie».
«Justice des vainqueurs»
A cet effet, le Pds interpelle les «personnes (et) organisations sérieuses des droits de l’Homme, les organisations de la société civile» à qui il fait constater «que le gouvernement refuse de respecter les libertés civiles et politiques». «Exigez avec nous, combattez à votre façon mais exigez le respect des libertés fondamentales. Exigez le respect du droit de manifestation», leur demandent les libéraux qui dénoncent une «justice des vainqueurs». Oumar Sarr et Cie qualifient de «mensonge d’Etat» l’argument de «menace de trouble à l’ordre public». Car «le PDS sait organiser une manifestation et (en) assurer l’ordre».
Dès à présent, le Pds compte organiser une autre marche «la semaine prochaine à Pikine» avant celle de Mbacké prévue le 25 mai, et la marche nationale de Dakar en fin juin qui finira à la place de l’Indépendance. Auparavant, il annonce une prise de langue cette semaine avec les ambassades qui «avaient demandé et obtenu beaucoup de souplesse de la part du Président Wade» durant son règne.
DAOUDA GBAYA
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