Publié le 9 Mar 2015 - 13:38
MARIAM SELLY KANE DIOP, JOURNALISTE, DIRECTRICE DE RTS 2

‘’Que les femmes comprennent que dans le milieu de l’entreprise, rien ne s’offre, tout se conquiert’’

 

Mariam Selly Kane Diop, directrice de la Rts 2, lance ce 12 mars un magazine en ligne focalisé sur le genre. Journaliste spécialiste des médias audiovisuels, elle préside, depuis 2011, le  Réseau pour le Développement des Femmes du Nord qui est une organisation d’encadrement et d’autonomisation des femmes qui vise à les insérer dans l’entrepreneuriat féminin. Dans cet entretien, la journaliste exhorte les femmes à plus d’audace….

 

Mariam Selly Kane apparaît de moins en moins sur le petit écran. Qu’est-ce qui l’explique ?

En fait, je suis plus dans l’administration de la télévision que dans la production. Depuis 2012, j’ai été nommée directrice de la RTS 2 qui peine à démarrer ses programmes. Mon équipe et moi avons terminé le montage éditorial de cette chaîne et restons dans l’attente du feu vert de la direction générale. Ce qui est dommage, parce que cette chaîne aurait dû se positionner comme une réponse pertinente à la perte d’audimat de la RTS. Dans ce tournant numérique, la RTS 2 se devait d’être à l’avant-garde des chaînes thématiques pour présenter une offre programmatique aux Sénégalais. Bien sûr, j’ai le loisir de prendre une émission et de la dérouler à l’antenne, mais je m’investis beaucoup dans les nouveaux enjeux de la télévision nationale.

Le Sénégal célèbre, à l'image de la communauté internationale, la journée de la femme, ce 8 mars ; que représente cette date pour vous?

Je suis de celles qui pensent que la date du 8 mars n’est en fait qu’un rappel, parce que les femmes n’ont pas besoin d’une date pour commémorer leurs actions et leur engagement pour le développement de la société. La célébration de la journée du 8 mars permet cependant de faire le point sur les politiques en vigueur afin de les évaluer pour voir quelles sont les avancées et les limites de ces politiques, d’organiser des panels sur la cause des femmes et de faire des revues conjointes avec les partenaires au développement qui interviennent dans la promotion féminine. Donc globalement, la journée internationale des femmes est un point marqué dans l’agenda annuel qui permet une prise de conscience plus large des hommes et des femmes sur ce qu’est le rôle de celles qui représentent la moitié de la planète, surtout du continent africain, qui ont les vies les plus difficiles.

Une table ronde organisée récemment par l'institut Panos et l'article 19 a mis en exergue la sous-représentativité des femmes dans les sphères décisionnelles au sein des médias. Qu'est-ce qui l'explique à votre avis, si l'on sait que les journalistes femmes sont, pour la plupart qualifiées?

Avec l’avènement des nouvelles technologies, le monde des médias est devenu un business, cela l’a toujours été d’ailleurs dans les continents comme l’Amérique et l’Europe. Alors à mon avis, il faut appréhender les organes de presse comme de l’entrepreneuriat. Or, on sait que dans le milieu de l’entreprise, rien ne s’offre tout se conquiert. Pourquoi les femmes ne dirigent-elles pas les entreprises de médias ? Tout simplement parce qu’elles ne sont pas assez entrées dans le monde de l’entreprise en général. Mais cela viendra parce qu’effectivement, elles sont très qualifiées et souvent très motivées. En fait, le milieu des médias est un milieu très macho dans le monde entier.

Vous procédez au lancement d'un magazine en ligne dénommé Debbosenegal, dans quelques jours, la semaine prochaine. Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?

Ce n’est pas ma première expérience en dehors de la télévision. J’avais eu à lancer en 2008 un magazine d’informations générales et d’analyses économiques dénommé Emergence plus, qui a été une riche expérience pour mes associés et moi. Mais cette fois-ci, il s’agit d’un magazine féminin en ligne qui va présenter la femme sénégalaise et africaine dans tous ses aspects. Notre motivation est de rendre hommage au rôle et à l’action des femmes de notre continent, de leur donner la parole et un peu de visibilité. Il s’agit de permettre aux femmes d’ici et de la diaspora de saisir les opportunités qui s’offrent à elles sur le continent. Elles pourront ainsi mieux entreprendre et mieux s’insérer dans le développement  économique de nos pays. Le magazine s’inspire des concepts occidentaux dans sa modernité et le design, mais avec un contenu bien de chez nous qui devra fédérer  des femmes de talent sur une plate-forme communicationnelle à valeur ajoutée afin de sortir des chantiers battus.

Qu’est-ce que Debbo va apporter de particulier au paysage médiatique?

Debbosenegal est une initiative d’un groupe de jeunes professionnels qui vivaient au Canada et qui ont décidé de revenir entreprendre au Sénégal dans le domaine de l’informatique. Debbosenegal est un de leurs trois projets en développement. Je les soutiens de même que d’autres professionnels des médias et nous voulons tout simplement animer un peu plus le paysage médiatique sénégalais, lui apporter un peu de fraîcheur et de légèreté dans le cadre d’un magazine consacré aux femmes.

Matel BOCOUM

 
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