Baisses de prix à deux chiffres au premier semestre 2013
C’est la grande déprime, selon Ecofin, dans les prix des matières premières, qui accusent une baisse généralisée remarquable. L’offre a augmenté, alors que la demande de la Chine se rétracte progressivement.
Grande déprime sur le marché des matières premières. Selon les statistiques du London Metal Exchange (LME), premier marché mondial des métaux non-ferreux avec 80% des échanges mondiaux, tous les grands métaux industriels cotés ont accusé des baisses de prix à deux chiffres au premier semestre 2013 : le cuivre, le nickel, l’aluminium, l’étain ont reculé de plus de 15 %. Le minerai de fer, lui, a perdu 25% de sa valeur.
L’or chute de plus 30% depuis janvier
Les plus importantes baisses concernent, cependant, l’or et l’argent. Le prix de l'once du métal jaune est passé sous la barre des 1200 dollars, touchant son plus bas depuis début août 2010. L'once d’or valait 1180,50 dollars durant la dernière séance de cotation du mois de juin 2013, ce qui représente une chute de près de 30% depuis le début de l'année. Idem pour l’argent qui, avec un plongeon de 35 %, enregistre la pire performance de l’ensemble des matières premières.
Le recul a également touché de nombreuses matières premières agricoles, à commencer par le caoutchouc, en repli de 20 %, le café (-16 %) ou le blé (-12 %).
Pour Jeffrey Currie, le responsable de la recherche chez Goldman Sachs, il s’agit d’« un retour à un état du monde plus normal».
L’offre et la demande déterminent ainsi à nouveau l’évolution des prix. «Le temps où les matières premières se négociaient comme un dérivé de l’appétit ou de l’aversion des investisseurs pour le risque semble toucher à sa fin», juge par conséquent Sudakshina Unnikrishnan, analyste chez Barclays.
La nette baisse des cours des matières premières depuis janvier indiquerait, selon les analystes, que ces marchés ont été plus rapides que les autres actifs risqués à intégrer un scénario de ralentissement de la croissance de la Chine. Le premier consommateur de ressources naturelles de la planète importe moins cette année. Or la demande faiblit au moment où l’offre globale augmente. De nombreux projets démarrent cette année ou l’an prochain. Certains, notamment dans les mines, ont été initiés il y a des années, à l’aube de l’ascension des cours : des mines de cuivre, d’or, de minerai de fer ou de nickel. Et ces nouvelles productions vont s’ajouter à des marchés pour la plupart déjà excédentaires. Dans les entrepôts gérés par le LME, les stocks de certains métaux sont au plus haut depuis dix ans.