Publié le 2 Sep 2014 - 23:04
MAURITANIE – EX FLAM

Les FPC réclament des réformes profondes  

 

Les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), en congrès extraordinaire les 29 et 30 août derniers à Nouakchott, ont décidé formellement d’intégrer le jeu politique mauritanien presque un an jour pour jour après le retour d’exil de ses leaders. Leur nouveau fusil d’épaule se nomme Forces progressistes du changement (FPC).

 

C’est peut-être un tournant dans l’évolution politique de la question négro-africaine en Mauritanie. Désormais, les FLAM (Forces de libération africaines de Mauritanie) ont choisi de changer d’appellation en devenant « Forces Progressistes du Changement » (FPC). Un parti politique à part entière qui s’est donné certains objectifs pour continuer le combat mené depuis une vingtaine d’années d’exil forcé.

Au cours du congrès des 29 et 30 août à Nouakchott, Samba Thiam, président des ex-FLAM, et ses compagnons ont dressé un tableau sombre de la Mauritanie, et accusé le régime d’avoir « escamoté le dossier du passif humanitaire » en refusant «d’appliquer à la lettre les lois incriminant les pratiques de l’esclavage », un fléau loin d’être éradiqué, et fermant les yeux sur « la crise endémique de notre système scolaire et l’échec cuisant des réformes de l’éducation jusque-là entreprises ».

Par ailleurs, les Forces progressistes du changement ont condamné la politique «d’accaparement  des terres de la vallée du fleuve », l'enrôlement à caractère «discriminatoire », la cherté de vie et la  paupérisation de plus en plus grande des populations mauritaniennes, lit-on dans le communiqué publié à l’issue du congrès. Avec des dossiers comme « le taux de chômage accru des jeunes.

En outre, « la faillite de l’Etat unitaire centralisé actuel » et « les discriminations structurelles à caractère racial et social » constituent, selon les FPC, un danger pour l’unité nationale de la Mauritanie. C’est pourquoi elles affirment leur détermination à assurer leur « mission patriotique » qui est «d’encadrer les composantes nationales discriminées » grâce à l’action politique. Une impérieuse nécessité de «conduire et (de) mettre en œuvre un projet politique » s’impose pour « refonder la Mauritanie sur des bases de partage, d’équité, de justice sociale  et de respect du droit à la différence».

Autonomie régionale et réforme de l’armée

Parti politique désormais légal, les FPC sont favorables à «l’autonomie régionale pour la refonte territoriale et administrative du pays » afin d’éviter à la Mauritanie «les risques » liés à une implosion de l’unité nationale et à la poursuite par l’Etat de « la politique d’exclusion  des communautés afro-mauritaniennes et Harratines ». Dans la foulée, les ex-Flam appellent l’Etat mauritanien «à  rétablir rapidement et définitivement les victimes de la déportation dans tous leurs droits, et à régler le dossier pendant du passif humanitaire en conciliant  les besoins de vérité, de justice, de réparation  et du pardon, pour une véritable réconciliation nationale». 

Celle-ci nécessite «une réforme urgente de l’Armée nationale qui doit revenir à sa mission première », la fin de la « mainmise exclusive (sur elle) par une seule de nos composantes nationales », et une redéfinition de son fonctionnement reflétant « tant dans sa composition que dans son corps de commandement les équilibres ethniques de notre pays». 

IBOU BADIANE (CORRESPONDANT)

 

 

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