Publié le 4 Nov 2017 - 15:25

MAUVAIS PROCES CONTRE LE PRESIDENT MAKY SALL DE SON ABSENCE AU NINI SOMMET DE LA CDEAO SUR LA MONNAIE UNIQUE

 

Tout récemment, le 24 Octobre 2017, cinq chefs d’états  de la CDEAO (Niger, Nigéria, Ghana, Cote d’Ivoire, Togo) s’étaient réunis à Niamey  pour examiner la feuille de route définissant les conditions de la création de la monnaie unique de la zone. L’objectif de ce mini sommet était d’accélérer le processus de l’instauration de la monnaie unique dans l’espace CDEAO.

Il avait été constaté, lors de ce mini sommet de la CDEAO  qui nécessitait pas, outre mesure, la présence de tous les chefs d’états de la zone au nombre de quinze, que les progrès sur la convergence macro économique des états restent faibles et qu’ils évoluent à pas de tortue, en dépit de l’importance économique que revêt le projet d’intégration monétaire dont le processus en cours évolue depuis dix sept années. Ainsi, l’horizon 2020 qui était prévue pour l’avènement de la monnaie unique  fut repoussé au-delà de 2023 à minima, en raison du non respect  par les états hors zone UEMOA des critères de convergence de premier ordre et de la création d’un institut monétaire qui n’a pas  toujours vu le jour ,prélude à la création d’une banque centrale commune au niveau  des états de la CDEAO. Au cours de ce mini sommet, pour gagner du temps, le président Youssoufou du Niger avait suggéré la mise en circulation d’ne monnaie commune suivant le modèle européen avec l’Euro dans  les pays techniquement prêts et l’adhésion se fera au fur et à mesure pour les états retardataires.

Il faut rappeler que les huit états la zone UEMOA qui ont une monnaie commune arrimée à l’Euro (Cote d’ivoire, Sénégal, Mali,  Burkina Fasso, Niger, Togo, Benin, Guinée Bissau) ne sont pas dans la même situation que les sept autres pays hors zone de l’union économique et monétaire quand au respect des critères convergence, lesdits pays battant des monnaies nationales inconvertibles entre elles (Cap Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Nigéria, Sierra Léone). Si bien qu’à ce mini sommet, la présence de tous les chefs d’état de la CDEAO n’était pas nécessaire, encore moins de l’UEMOA. Le président en exercice de l’union économique et monétaire Ouattara et le président Youssoufou du Niger hôte du sommet  pouvaient suffisamment représenter la zone UEMOA, le président Bouari du Nigéria et le président Addo du Ghana représentaient les sept autres pays hors zone UEMOA, le président Faure Gnassingbé faisant office de président en exercice de la CDEAO : c’est dire qu’à ce mini sommet, il avait deux représentants pour chaque zone économique en plus du président en exerce de la CDEAO  qui explique la présence logique de cinq chefs d’états sur quinze à ce mini sommet .

Certains esprits retors qui font l’amalgame entre monnaie unique et décrochage du F CFA de l’EURO ou de toute autre monnaie reliée à une devise forte par des accords monétaires, ont accusé à tord  le président Macky Sall de fuir comme la peste ce mini sommet de la CDEAO sur l’intégration monétaire où il était convenu que seuls cinq chefs d’états devraient s’y rendre en raison des mandats de leurs pairs au niveau des Zones communautaires.

Pourtant, la volonté politique du président Maky sall, ainsi d’ailleurs qu’au niveau de tous les chefs d’états de la zone dont le panafricanisme ne souffre d’aucun doute, est bien réelle pour l’avènement d’une monnaie unique. Cette volonté politique a été attestée, entre autres, par l’adoption à Dakar d’un instrument  matérialisant l’union douanière entre les états  de la CDEAO avec le TEC (tarif extérieur commun) qui était l’étape la plus importante vers l’union monétaire. Aujourd’hui, c’est surtout les états hors zone UEMOA qui accusent un retard dans le respect des critères de convergence qui est un obstacle à l’avènement de la monnaie unique. Toutefois le processus est en cours et c’est difficile qui est le chemin si l’on sait que l’UE a mis plus de cinquante ans pour arriver à la monnaie unique.

Au demeurant ,l’amalgame fait par les partisans d’une « souveraineté monétaire » métaphorique ,entre monnaie unique et déchoquage d’une quelconque monnaie par rapport à une devise forte et Dieu sait qu’il y a en plusieurs cas de figure similaires dans le monde, font dans la diversion et l’exemple de la monnaie unique du F CFA qui a cours forcé dans l’ensemble des états de l’UEMAO ,en est un exemple patent. Demain, la monnaie unique CDEAO pourrait bien liée à une devise forte internationale pour assurer sa convertibilité internationale en attendant que nos balances commerciales soient excédentaires dans l’union, afin de lui conférer un pouvoir d’achat international autonome

Kadialy GASSAMA, Economiste

Rue Faidherbe X Pierre Verger

Rufisque.

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