Les mille maux de Darou Salam 2
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L'expansion du village de Gandigal se fait avec son lot de problèmes. Ce week-end, lors d'une cérémonie de lancement d'une campagne de reboisement, les habitants du quartier Darou Salam 2 ont exprimé leur amertume face aux difficultés liées à leurs conditions de vie. Entre manque d'électricité, d'eau, cherté du transport et nuisances sonores, ces populations vivent dans le calvaire.
Le village de Gandigal, dans la commune éponyme et situé sur la route nationale n°1, entre Nguékhokh et Mbour, est en pleine expansion. Plusieurs quartiers sont en train de se constituer avec de nouvelles constructions qui sortent de terre. Cela se fait non sans problèmes, suivant les propos du chargé de communication du quartier Darou Salam 2.
En effet, selon Ahmed Niang, le quartier se trouve dans des situations compliquées qui rendent leur vie quotidienne difficile. S'exprimant en marge d'une cérémonie de lancement d'une campagne de reboisement du quartier, il indique : "Nous profitons aussi de cette occasion pour dire que le quartier n'a pas d'électricité. Il y a aussi un manque d'eau, il existe des habitats qui n'ont toujours pas d'eau." Pire, se désole-t-il, "ce sont les ordures qui sont dans le quartier et qui ne sont pas traitées. La commune de Mbour, la commune de Saly et d'autres communes versent leurs ordures ici. Elles les versent même aux abords de la route qui est une route nationale, mais également un environnement touristique."
Et comme si cela ne suffisait pas comme problème, "il y a une usine qui brûle des pneus pour produire de l'énergie du futur. Cela dégage un gaz tellement toxique… On a même constaté des avortements chez des femmes et on pense qu’ils sont dus aux gaz dégagés par l'usine".
Dès lors, indique-t-il, "nous avons écrit une plainte adressée au directeur régional de l’Environnement, au gouverneur de la région de Thiès, au préfet de Mbour, au sous-préfet de Sindia, à la mairie de Sindia, mais également à celle de Nguékhokh qui a implanté l'usine. Nous voulons que cette nuisance cesse, car cette odeur empeste jusqu'à Saly, mais également les autres zones touristiques environnantes. Ce qui est néfaste pour l'environnement, mais aussi pour la santé des populations".
A entendre Ahmed Bachir Niang, rien ne va dans leur quartier. Il pointe du doigt la cherté du transport. Il ne peut comprendre qu’on exige des populations de débourser 700 F CFA pour aller à Mbour. Il affirme que les femmes du village quittent Gandigal pour aller au marché de Mbour ou de Nguékhokh pour s'approvisionner. "Mais il y a également un problème de transport pour les élèves, car nos élèves sont inscrits au Cem et au lycée de Saly ou bien au Cem et au lycée de Nguékhokh. Donc, c'est un coût très important qui affecte le panier du ménager au niveau de Gandigal", dénonce Ahmed Niang.
En attendant que des solutions soient trouvées à ces multiples problèmes, lui et ses voisins mènent une campagne de reboisement qui a démarré ce week-end. Dans ce cadre, en compagnie du Service départemental des eaux et forêts, les populations du quartier Darou Salam 2 ont planté des arbres pour reverdir leur environnement et donner plus d'oxygène à leur vie. À cette occasion, une soixantaine de pieds ont été plantés. Selon M. Niang, c'est une manière de répondre à l'appel du président de la République.
IDRISSA AMINATA NIANG