«L’article 80, de même que le délit d’offense au chef de l’Etat ne sont pas compatibles avec une démocratie efficiente»
L’article 80, qui pend au dessus de la tête de Bara Gaye, responsable des jeunes du Pds sous mandat de dépôt pour offense au chef de l’Etat, est incompatible avec la démocratie. C’est l’avis de Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh).
Me Assane Dioma Ndiaye a estimé que l’article 80 du Code pénal est un dispositif servant à museler des opposants. «En ce qui nous concerne, notre position est claire. L’article 80, de même que le délit d’offense au chef de l’Etat ne sont pas compatibles avec une démocratie efficiente», indique-t-il.
Le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme ajoute que «toutes les démocraties modernes ont rayé de leur corpus juridique de telles dispositions dérogatoires du droit commun. Ce sont des dispositions qui portent atteinte fondamentalement aux droits de la personne, à la liberté d’expression et qui également peuvent être utilisées par un pouvoir politique pour museler des opposants ou même anéantir carrément la liberté d’expression».
A côté des ces dispositions liberticides, de l’avis de Me Assane Dioma Ndiaye, «nous avons dans le droit positif sénégalais, aussi bien au niveau de la Constitution qu’au niveau du Code pénal et d’autres textes réglementaires, des dispositions qui permettent d’assurer la tranquillité de la vie sociale. En réalité, le droit, c’est un ensemble de règles destinées à assurer une vie sociale harmonieuse et je pense qu’on n’a pas besoin de dispositions exorbitantes de droit commun qui peuvent être utilisées à mauvais escient pour des buts purement politiques».