La Cassation est l'ultime recours des avocats des six gendarmes inculpés pour les meurtres de Malick Bâ à Sangalkam, Bana Ndiaye et Mamadou Sy à Podor, après le désaveu infligé à leur requête par la Chambre d'accusation de la Cour d'appel.

Les adjudants Samba Sarr et Madior Cissé, respectivement ex-commandant des brigades de Sangalkam et Podor ainsi que leurs six subalternes, restent en prison. Ce, en attendant la suite de l’instruction ouverte contre eux par le doyen des juges Mahawa Sémou Diouf relativement aux meurtres de Malick Bâ et de Bana Ndiaye et Mamadou Sy. Car, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a désavoué les avocats des inculpés. Ces avocats jugent que Mahawa Sémou Diouf est «incompétent» pour écrouer leurs clients à cause de leur statut d’officier de police judiciaire. A cet effet, ils avaient saisi cette structure de la Cour d'appel pour faire annuler les mandats de dépôt.

Mais dans son arrêt rendu hier, les juges ont suivi la logique du Parquet général. Celui-ci s’était opposé à la demande des conseils des gendarmes, arguant que les pandores en question n'étaient pas dans le cadre de la police judiciaire mais plutôt dans le maintien de l'ordre. Toutefois, les robes noires n’ont pas encore dit leur dernier mot puisqu’ils comptent dès aujourd’hui, se pourvoir en cassation afin de faire libérer leurs clients.

L’adjudant Samba Sarr ainsi que le gendarme Adama Sall ont été inculpés du meurtre de Malick Bâ le 3 janvier 2011 lors d’une manifestation contre l’installation de la délégation spéciale dans cette commune née du découpage administratif effectué par le régime sortant de Wade. En plus du crime d’homicide, l’adjudant Sarr est également inculpé de violation de domicile. Quant à l’adjudant Madior Cissé, il est inculpé pour les meurtres du jeune élève Mamadou Sy et de la septuagénaire Bana Ndiaye, tous deux tombés le 31 janvier dernier au cours d’une marche organisée par la section M 23 de Podor pour dénoncer la candidature de l’ex-président Abdoulaye Wade à la présidentielle du 25 février 2012.

L’ex-Commandant de la brigade de Podor croupit en prison en même temps que Babacar Sarr, Racine Ndong et Mountaga Gaye.

FATOU SY

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