L'apologie d'un système utile au développement
![](https://enqueteplus.com/sites/default/files/styles/article-default/public/main/articles/795308225.jpg?itok=HryAoPEp)
«Migrations africaines : le co-développement en question», présenté hier, est un «essai de démographie politique» dont la démarche consiste à questionner, par l’étude des populations, les hypothèses qui sous-tendent les politiques en matière de migration et développement.
La question du co-développement qui se pose à travers les migrations africaines. C'est là la problématique qui se dégage de l'ouvrage présenté hier, qui a été conçu sous la direction de Bruno Shoumaker, Lama Kabbanji, Chris Beauchemin et Papa Sakho.
L’ouvrage ‘’se présente comme un essai de démographie politique’’ et sa démarche ‘’consiste à questionner, par l’étude des populations, les hypothèses qui sous-tendent les politiques en matière de migration et développement’’.
En complément du contrôle des frontières, le co-développement est apparu comme un nouveau dispositif politique associant gestion des migrations et promotion du développement.
Le Dr Papa Sakho de l'Institut de population, développement et santé de reproduction, qui a présenté l’œuvre, a conclu que la migration est une stratégie individuelle ou familiale avec des logiques économiques répondant à des intérêts privés d'amélioration des conditions de vie des ménages restés au pays, du moins en milieu urbain.
Un enseignement de l'ouvrage souligné par Dr Sakho est que grâce à la migration, des ménages ont été mieux logés à Dakar. Ainsi, d'après M. Sakho, ''14% des propriétaires occupants ont utilisé l'argent de la migration pour acheter leur logement et 17% pour le transformer''.
La location contribue également aux investissements locatifs, en ce sens que ''32% des locataires déclarent que leur propriétaire est un migrant actuel ou de retour''. Un effet de cause de la migration sur lequel Papa Sakho s'est appesanti est que l'effet de la migration dépend de la localisation des migrants.
À cet effet, l'enquête rapporte que les migrants actuels en Europe sont plus orientés vers le foncier et l'immobilier tandis que ceux qui migrent sur le continent optent plus pour le business. Ces données sont en effet les informations que cet ouvrage veut faire véhiculer car ''les migrations d’Afrique subsaharienne demeurent largement méconnues et l’engouement dont elles font l’objet est sans mesure avec leur poids statistique''.
L’ouvrage ‘’Migrations africaines : le co-développement en question, Essai de démographie politique’’, confronte ‘’les attentes des politiques du co-développement avec les résultats d’enquêtes, observant ainsi les liens entre migrations et développement en Afrique subsaharienne’'.
L'ouvrage, c'est également des analyses comparatives entre Dakar et Kinshasa (RD Congo) d'une migration vers l'Europe et celle sur le continent. À cet effet, il est indiqué que les migrations sélectives se font également selon l'instruction.
Papa Sakho a noté que les diplômés du supérieur ont plus de chance d'émigrer vers l'Europe que les non-instruits, ceci 10 fois plus à partir de Kinshasa et 6 fois plus à partir de Dakar. Cependant, la migration intra-africaine n'est pas sélective, ni au départ, ni au retour.
ANTOINE DE PADOU