Ses collègues veulent porter plainte
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La mort du pharmacien Ibrahima Diop dit ‘’Gouv’’, le 23 novembre dernier, continue de faire parler à l’hôpital régional de Ziguinchor où ses collègues parlent de négligence coupable et n’écartent pas l’idée de porter l’affaire en justice.
Qualifié à tort ou à raison de ‘’mouroir’’, l’hôpital régional de Ziguinchor continue de charrier son lot presque quotidien de désolations et de morts. L’un des derniers cas, qui semble être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est celui du pharmacien Ibrahima Diop, employé dans la structure médicale. Depuis, ses collègues ont décidé d’agir, ‘’après avoir mené des investigations qui ont permis de refaire le circuit que le patient a emprunté à son arrivée à l’hôpital, aux environs de 9 h jusqu'à 21 h, lorsqu’il rendit l’âme.
Selon eux, il résulte des investigations menées, que la mort d’Ibrahima Diop relève d’une négligence coupable, conséquence d’une prise en charge qui laisse à désirer’’.
Pour toutes ces raisons, les collègues du défunt Ibrahima Diop dit ‘’Gouv’’ demandent que toute la lumière soit faite et les responsabilités situées par rapport à la lenteur remarquée dans sa prise en charge. ‘’C’est un lancinant débat sur la mauvaise prise en charge des patients qui se pose de nouveau. Il y a plusieurs cas similaires’’, regrette Simon Faye, représentant le personnel au conseil d’administration.
Selon lui, le ver se trouve dans le système qui est pris en otage par une corporation qui se soucie plus de ses intérêts que de la prise en charge des patients.
‘’La situation qui prévaut à l’hôpital régional de Ziguinchor relève de la seule responsabilité du ministre de la Santé. Ce qui se passe à Ziguinchor dépasse l’entendement. Il y a une corporation au sein de la structure qui est intouchable. La part belle est réservée à cette corporation qui vient d’ailleurs de bénéficier de l’indemnité de représentation médicale (Irm) au moment même où les établissements publics de santé croulent sous le poids des difficultés financières’’, s’insurge encore Simon Faye qui évoque une ‘’crise d’autorité’’ au sein de la structure.
Toute chose, dit-il, qui gangrène le bon fonctionnement de l’hôpital régional de Ziguinchor.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)